Il y a un an, à la suite d’une intervention en séance publique du Conseil général, il m’avait été confié une mission d’évaluation de la Prévention spécialisée 06.
Avec Sami Cheniti dont le parcours professionnel fait un véritable spécialiste de ces questions, nous avons parcouru le département en tout sens pendant plusieurs mois : 18 communes visitées représentant 73 quartiers dont 20 situés en zone prioritaire politique de la ville.
Nous avons ainsi échangé avec les cinq associations responsables, dix maisons sociales du département (MSD), 15 chefs de projets CUCS (contrats urbains de cohésion sociale), 8 services jeunesse, 2 services de médiation, 6 collèges, 2 commissariats de police, la gendarmerie, les syndicats… et 168 professionnels.
Il est résulté de ce travail de terrain un rapport qui met en évidence un certain nombre de difficultés liées notamment aux multiples réorganisations du secteur par la collectivité et un manque de moyens pour couvrir l’ensemble du territoire comme le préconisait la dernière réforme.
Mais le document avait comme message principal de dire l’importance de la prévention spécialisée pour la paix sociale dans notre département.
En effet, il nous a semblé, qu’à quelques ajustements nécessaires et quelques adaptations près, la Prévention spécialisée 06 réalisait l’essentiel de sa mission, c’est-à-dire des actions consistant à identifier et accompagner les jeunes en situation de difficultés sociales et/ou scolaires à partir d’un travail de rue et en lien avec l’ensemble des acteurs locaux (prévention de l’exclusion, identification des conduites à risque, aide au dialogue entre jeunes et adultes…)
Il est évident que l’efficacité d’une telle mission est difficile à mesurer. Il est impossible de quantifier les dérives qu’elle empêche, les situations qu’elle rééquilibre. Or, pour beaucoup de politiques « shootés » à « la culture du résultat » pour des raisons essentiellement électorales, ce qui ne rentre pas dans des statistiques n’existe pas.
C’est la raison pour laquelle, beaucoup d’élus, de gauche comme de droite, préfèrent les actions de Médiation où l’on envoie des équipes désamorcer des conflits qui ont déjà éclaté.
Or, dans le département des Alpes-Maritimes, il semblerait que dès l’année prochaine les associations de Prévention spécialisée soient obligées d’amputer de 25% leurs actions au profit de la Médiation.
C’est, à mon sens, une grande erreur. La Prévention spécialisée fait un travail que l’on peut comparer à celui du forestier qui élague, trace des pistes, prépare des réservoirs d’eau, observe les phénomènes météos. En clair, la Prévention spécialisée évite qu’un incendie de forêt dévastateur embrase la société. Elle prévient.
La Médiation, elle, joue le rôle du pompier quand il s’agit d’éteindre l’incendie une fois qu’il a éclaté.
Or, il est socialement et financièrement beaucoup plus pertinent d’empêcher les incendies pour ne pas être obligé de les éteindre.
Les représentants des cinq associations de Prévention spécialisée que j’ai reçus vendredi dernier semblaient complètement d’accord avec cette orientation.
Puissent nos décideurs (le Président et sa majorité) en tenir compte dans les semaines qui viennent.
Dans ce contexte, « prévenir » est une forme d’éducation, c’est donc une excellente initiative, ça serait dommage que le budget baisse…
Dans le même style, j’ai affaire au CG de l’Ain qui tourne avec des restrictions de budgets sur le préventif. En gros, si j’ai bien compris, un budget paie l’huile, l’autre le moteur…. Si çà fume un jour, c’est que l’on aura beaucoup économisé d’huile…ou encore on laisse s’accumuler les feuilles dans les caniveaux et on attend…. que tout se bouche pour débloquer les fonds inondations.
Je ne sais quel professeur éminent à pondu ce procédé mais il devait être un peu comme :
Sacré dilemne, prévenir ou guérir ? C’est vieux comme le monde !
Un post qui reflète bien l inquiétude des travailleurs sociaux ! La prévention se doit être efficace et lisible dans ses actions éducatives . Quand a La médiation elle a su s imposer dans les quartiers et a su communiquer sur leurs actions ! Un dispositif a mes yeux utile est complémentaire à la prévention spécialisée …
la prévention spécialisée et la l’édition sont complémentaires . l’une ne peut fonctionner sans l’autre. c’est cette complément traite qui permettra un travail efficace. la formation des médiateurs n’est pas équivalente a elle des éducateurs … chacun doit donc trouver sa place ou plutôt il faut laisser a chacun une place .. sans amputer les budgets.
La médiation est une composante de la prévention spécialisée, il n’y a pas d’éducation sans esprit de médiation, le dialogue, l’écoute, l’échange, sont des outils indispensables à une « bonne » médiation.
pour quel résultat ………………………………………….
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je suis unes des éducatrices questionnée par sami …….
je suis bien dépitée par la tournure que prennent les évènements dans le 06 !! je ne parle pas que de la sauvegarde de notre boulot ( même si il est important pour chaque personne) mais du fondamental de nos valeurs !
la prev existe depuis la 2ème guerre mondiale, elle a fait ses preuves en sachant s’adapter à tous les changements de notre public en marge : n’oublions pas que nous sommes protection de l’enfance et surtout : DANS LA LIBRE ADHESION ET L’ANONYMAT ce sont les fondement de notre coeur de métier ….. en quoi des médiateurs ( qui en passant comme une personne l’a dit plus haut) utilise un de nos outils de travail qui est la médiation, vont-ils être plus adapté? par les rapports nominatifs qu’ils écriront sur les jeunes à leur mandataire? alors que nous nous refusons de les nommer ! par leur vision des enjeux qui sera faussé par un manque cruel de formation, de recul, d’analyse de terrain, d’accompagnement des jeunes et de leurs familles ;
nous prenons le temps de créer ces relations essentielles avec notre public et savons utilisers les savoir être et faire de chacun afin de mobilser notre public à reprendre confiance en son potentiel et y croire ! oui nous obtenons des résultats, oui ils sont difficilement quantifiable mais ils sont réels !
que dire de plus à des politiques départementales qui croient qu’une équipe de médiateur avec des blousons où c’est écrit en gros à la sortie des collèges come signe de contrôle de la paix sociale des quartiers difficile, remplaceront ce lien de confiance, d’accompagnement de savoir faire professionnel engagé car oui nous le sommes engagés!
nous croyons réellement aux valeurs qui caractérisent la prévention spécialisée, nous avons des réussites ( pas à chaque fois certes mais nous en avons) et celles-là sont l’âme de la protection de l’enfance dans et au milieu de ces quartiers difficile …..
qui autre que leur apportera ce lien social qui manque si cruellement, ce regard bienveillant, cet accompagnement dans le changement pour un mieux être, pour envisager un avenir ?
des médiateurs qui sont payés la moitié de nos salaires avec aucuns de nos fondements ?
Nous travaillons avec eux mais en aucuns cas nous sommes interchangeables comme le forestier qui prend soin de ses arbres ne pourra devenir pompier de l’urgence!!
j’espère que le métier que je chérie tant ne va pas disparaïtre dans les mois qui viennent ….. car tant de jeunes et de familles ont encore énormément besoin de notre accompagnement ( et sans parler des collègues d’AED et d’AEMO qui vont se retrouver avec des demandes de mesures qui vont exploser les statistiques si nous disparraissont …. déshabiller paul pour habiller jacques : notre gouvernement n’a l’air de ne savoir faire que ça ….)
j’espère que le bon sens et le discernement triompheront mais hélas je suis dubitative sur notre 06 ……
mais j’ai encore envie d’y croire car je me lève tous les jours pour faire mon métier pcque je crois réellement en ses fondements et qu’avec mes collègues nous sommes témoins des réussites de nos jeunes ……… ESPOIR !