« Étude de femme » est une délicieuse petite nouvelle écrite par Honoré de Balzac en février 1830. Eugène de Rastignac y commet une bévue épistolaire aux conséquences inattendues pour l’intransigeante vertu d’une marquise. Accessoirement, il donne des lettres de noblesse supplémentaires à ma province natale.
« Il s’est rencontré des dandies qui ont eu l’impertinence de presser légèrement la main de la marquise en dansant avec elle, ils n’ont recueilli que des regards de mépris, et tous ont éprouvé cette indifférence insultante qui, semblable aux gelées de printemps, détruit le germe des plus belles espérances. (…)
N’est-ce pas un plaisir bien vif que de tracasser le feu quand on pense aux femmes ? Notre esprit prête des phrases aux petites langues bleues qui se dégagent soudain et babillent dans le foyer. On interprète le langage puissant et brusque d’un bourguignon.
A ce mot arrêtons-nous et plaçons ici pour les ignorants une explication due à un étymologiste très distingué qui a désiré garder l’anonyme. Bourguignon est le nom populaire et symbolique donné, depuis le règne de Charles VI, à ces détonations bruyantes dont l’effet est d’envoyer sur un tapis ou sur une robe un petit charbon, léger principe d’incendie. Le feu dégage, dit-on, une bulle d’air qu’un ver rongeur a laissée dans le cœur du bois. Inde amor, inde burgundus. L’on tremble en voyant rouler comme une avalanche le charbon qu’on avait si industrieusement essayé de poser entre deux bûches flamboyantes. Oh ! tisonner quand on aime, n’est-ce pas développer matériellement sa pensée ? (…)
O cher ange d’amour, trésor de vie et de bonheur ! A ces mots, la marquise allait jeter la lettre au feu ; mais il lui passa par la tête une fantaisie que toute femme vertueuse comprendra merveilleusement, et qui était de voir comment un homme qui débutait ainsi pouvait finir. Elle lut. »
J’adore tout particulièrement le dernier extrait ! 🙂
Un boeuf bourguignon ?
Un bourguignon bourguignonne* en déclarant sa flamme à une femme, ou un dragon amoureux.
*bourguignonner : enflammer ses mots 😀
Que la position « d’ignorant » est agréable, parfois !
Mais non Manu..ne sois pas nostalgique; il ne s’agit pas ici de plaisirs de la chair….quoi que!!!!
Eh oui Bernard c’à toi que je fesais allusion….
En parlant de boeuf???
Non de boeuf bourguignon dont tu es le spécialiste dans mes souvenirs.
J’avais compris……….
Je vais être franc: je n’ai Jamais Pu Blairer le style de Balzac. Il est lourd, inutilement long, laisse derrière lui un arrière goût d’ouvrages payés au poids du papier noirci et par conséquent délibérément rallongés, remplis de personnages soi-disant ambigües qui sont le plus souvent de méprisables créatures. L’introduction du père Goriot, que ma prof de français de 1§re nous avait passé est l’un de mes plus mauvais souvenirs du lycée: « Vous n’êtes pas obligé de le lire, hein, c’est juste pour vous donner une idée du style de Balzac » qu’ele nous avait dit j’aurais mieux fait de résister à ma curiosité, le souvenir même de ce paassage me révulse encore 15 ans plus tard.
A vendre : un peu plus d’1/2 m3 de littérature reliée cuir et or, soit les oeuvres complètes de Balzac et de Victor Hugo. 🙂 Offre sérieuse de quelque dizaines d’euros, dans le cadre du ménage brocante d’automne.