Merci au gars venu de Géorgie

Le D-Day n’a pratiquement jamais été pris en compte par la culture populaire française.

À ma connaissance, seule la chanson écrite et interprétée par Michel Sardou (compositeur : Guy Magenta), Si les ricains n’étaient pas là, fait exception.

Pourtant les paroles assez justes et donc presque anodines ont fait scandale à l’époque de sa création (1967). C’est que les communistes ne pouvaient accepter qu’on parle positivement des Etats-Unis en pleine guerre froide. Quant aux gaullistes, ils ne supportaient pas cet hommage qui suggère que la France ne s’est pas libérée seule.

Avec le recul, on peut considérer que cette double polémique était ridicule. Considérons donc qu’il y a prescription et en ce 6 juin 2014 disons ensemble merci « au gars de Georgie »…

Si les ricains n’étaient pas là
Vous seriez tous en Germanie
À parler de je ne sais quoi
À saluer je ne sais qui

Bien sûr les années ont passé
Les fusils ont changé de mains
Est-ce une raison pour oublier
Qu’un jour on en a eu besoin

Un gars venu de Géorgie
Qui se foutait pas mal de toi
Est v’nu mourir en Normandie
Un matin où tu n’y étais pas

Bien sûr les années ont passé
On est devenus des copains
À l’amicale du fusillé
On dit qu’ils sont tombés pour rien

Si les ricains n’étaient pas là
Vous seriez tous en Germanie
À parler de je ne sais quoi
À saluer je ne sais qui.

A propos Patrick Mottard

Enseignant à l'Université de Nice (droit public) Président de l'association Gauche Autrement Président du Parti Radical de Gauche 06 Délégué régional du Mouvement Radical/Social-Libéral
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44 commentaires pour Merci au gars venu de Géorgie

  1. Bravo de nous rappeler ce texte. Un Normand qui ne peut oublier. Ecrit de Douvres près de Ouistreham ce 5 juin 2014 au soir

  2. Patrick walz dit :

    Et le « ne m’appeler plus jamais France » ? Polémique ou pas ? 😉

  3. Louis-Paul dit :

    Le problème c’est que là « ils » en font un peu trop , dans les médias « populaires »…(radios, télés).
    Mais sur le reste (de ce billet), c’est en effet bien de l’écrire.
    Amicalement.

  4. Laurent Weppe dit :

    Sauf que Sardou a tort: si les Ricains n’étaient pas là, on ne parlerait pas Deutsch, on parlerait tous Russe: Hitler perdit la guerre la seconde une botte allemande se posa dans la sphère d’influence d’une Russie qui, à l’époque, était vraiment forte.

  5. Claudio Orlando dit :

    Le problème avec « le recul » c’est qu’il arrive toujours plus tard. Du coup, ça devient une réhabilitation de Sardou ce billet. Marrant.

  6. Pascal Balmes dit :

    Et à l’oncle Joe !

  7. Non, beau billet de P. Mottard, et n’oublions pas que Sardou est plutôt un anarchiste de droite. Il a dit que ce qui le dégoutait chez une certaine droite, c’est le racisme anti-assisté : « si c’est si chouette que ça, mettez vous au RSA messieurs, on verra si vous vivrez avec moins de 500 euros », de plus il a dit qu’il ne quitterai jamais la France, même et surtout pour des raisons fiscales. Je pense que Sardou est juste franc, et amoureux de la vérité.

  8. Emmanuel dit :

    En son temps Renaud avait répondu à Sardou et il évoque ce sujet dans Hexagone. Sardou, fallait quand même oser !

  9. alaind dit :

    Et si le soviétiques n’avaient pas été là, indirectement certes, ça aurait été la catastrophe, et ceci même du côté des Ricains… Ricains sans oublier les Canadiens, Anglais, Ecossais, Africains…..

  10. Seb Calaggio dit :

    Ce billet, écrit la veille des commémorations du D-DAY (ou plutôt Jour-J comme nous disons dans la culture populaire française) est une insulte grave à tous ceux qui ont participé à la libération de la France ainsi que de l’Europe.

    Non seulement, le Jour-J est l’événement de la seconde guerre le plus connu des Français, il est également le plus commémoré. De là à dire qu’il n’est pas populaire, c’est ne pas avoir été sur les plages en Normandie, c’est ne pas savoir que les départements de la Manche et du Calvados vivent essentiellement du tourisme de la seconde guerre mondiale lié au « D-Day ».

    Il est incontestable que les pertes alliées du Jour-J sont énormes et que nous devons honorer la mémoire de ces soldats, qui ne l’étaient pas par métier, morts loin de leur pays pour une cause qu’ils croyaient être simplement « la libération de l’Europe ».

    Or la réalité est souvent masquée car trop dérangeante. Ces soldats, que l’on a littéralement envoyés à la boucherie la plus totale sont uniquement de la chair à canons qui ont servi les plus hauts intérêts américains, à savoir : prétexter une libération de l’Europe pour mieux avancer et contrer l’URSS qui elle, depuis 1941, supportait la majorité de l’effort de guerre contre les armées nazies sur le front de l’Est. La réalité d’une Amérique qui a collaboré elle aussi avec l’Allemagne nazie (voir l’article de Michel Collon sur le D-Day) ou encore le billet de l’historienne Annie Lacroix-Riz sur le même sujet. D’aileurs, on comprend mieux pourquoi la Guerre froide a commencé immédiatement à la fin du conflit mondial.

    La réalité, c’est que nous « avalons à toutes les sauces » des commémorations pro-américaines qui ont pour effet d’effacer la mémoire d’autres événements tout aussi importants, voire de modifier l’Histoire ou de l’orienter à des fins politico-économiques.
    Parle-t-on du 70e anniversaire d’Oradour sur Glane le 10 juin 1944 ? Parle-t-on des innombrables actions de la Résistance visant à préparer le débarquement ?
    Des actions SS de plus en plus violentes suite aux interventions américaines ?
    Des villes rayées de la carte par les bombardements américains (comme Caen) ?

    Pourquoi parle-t-on toujours des mêmes ?
    L’histoire de la seconde guerre mondiale en France et de sa libération ne se résume pas à du Coca cola, des chewing gums… Elle est politique, elle est engagée….

  11. On peut évoquer le pacte germano-soviétique,Katyn et pas mal d’autres choses… l’anti-américanisme en France est pour moi une source de perplexité !

  12. Donc Seb si je vous suis bien : »Si les ricains n’étaient pas là nous serions tous en Soviétie à parler de je ne sais quoi,à saluer je ne sais qui …je ne suis pas un grand fan du coca-cola mais je le préfère très largement au goulag !

    • Laurent Weppe dit :

      Oh, l’anti-américanisme n’est pas difficile à comprendre: il suffit de prendre tout ce qui est malsain aux USA:

      Les oligarques qui veulent revenir au « bon vieux temps » des systèmes féodaux, quand tout appartenait à quelques dynasties, l’hypocrisie de l’aile droite de la classe politique, qui nie la réalité du changement climatique, exige toujours plus d’argent de Washington pour lutter contre ses effets dans ses circonscriptions tout en refusant que les même largesses soient offertes aux grandes villes côtières qui votent démocrates, l’instrumentalisation du racisme toujours vivace, la corruption et l’impunité de la police et de la magistrature, le financement des mouvements chrétiens intégristes à travers le monde, la misogynie ordinaire qui de temps en temps explose comme à Isla Vista le mois dernier, etc, etc, etc….

      et ensuite de prétendre qu’il n’y a que ça.

    • Marco Moravia dit :

      et Uncle Sam bien préfèrable à camarade Stalin!.

    • « Et ensuite de prétendre qu’il n’y a que ça ». Superbe définition de l’anti-américanisme. Merci Laurent.

  13. parsus dit :

    @Seb Calaggio , bravo pour votre réplique au billet de mrs mottard.
    parsus

  14. Seb Calaggio dit :

    M. Mottard, je suis loin d’être anti-américain ou pro-soviétique, je remets juste la vérité dans son contexte et tente de retranscrire la vérité et non une histoire dysneylandisée.
    Venant d’un élu, vous devriez avoir honte de tenir un tel discours en parlant de goulag immédiatement quand on parle d’URSS. Cela vous ferait mal de reconnaître que l’URSS fait bien partie des Alliés, a supporté une bonne partie de l’effort de guerre contre l’Allemagne nazie et est la première nation qui a réussi à faire plier l’Aigle fasciste ? Je ne fais pas l’apologie du socialisme ni du communisme mais il faut reconnaître leur effort de guerre immense contre le nazisme. Nier ce fait serait salir la mémoire de millions de soviétiques qui ont lutté dans le froid, dans la boue pour repousser les divisions SS, notamment la « SS Das Reich Division » qui, comme à Oradour sur Glane, violait, pillait, incendiait et commettait les pires atrocités dans les villages les plus reculés de la steppe, l’URSS n’était que le terrain d’essai de ce qui s’est passé en France. Nous ne les commémorons pas, le monde les oublie et pourtant, la bataille de Stalingrad fut la plus grande bataille de la Seconde Guerre, voire de tous les temps…
    Même la Résistance française est occultée. Et quand on en parle, on ne dit strictement rien des communistes. Guy Môquet, communiste était l’un d’entre eux. Ce qui me chagrine, c’est que pour les 70 ans, même les gaullistes ont disparu des commémorations. Et sur France Inter, on interview le pire escroc : Charles Pasqua, soit disant représentant du Gaullisme…

    M.Mottard, comme Stéphane Hessel, je suis indigné de vous voir tenir un tel discours.
    Pourquoi ? Car simplement le vôtre ressemble étrangement à la propagande nazie ou vichyste contre le bolchevisme. En effet, parler d’invasion soviétique, c’est juste reprendre les mêmes arguments que les fascistes (au cas où vous ne le sauriez pas).

    Je m’indigne (me révolte plutôt) face à des réactions de politiques comme vous et je suis inquiet de savoir ce que nous allons transmettre aux générations futures…
    Dans 10 ans, quand il n’y aura plus un seul Résistant debout, que dira-t-on sur la Résistance ? Sur le débarquement ? Sur la Libération en général ?

  15. Seb Calaggio dit :

    Bien sûr qu’il faut commémorer toutes les pertes alliées du Jour-J. bien sûr qu’il faut s’incliner devant leur sacrifice. Je suis un des premiers à avoir fait tous les mémoriaux du débarquement. J’ai parcouru la Normandie (j’y habitais) en long, large et en travers. Parcouru les allées du cimetière de Colleville-sur-Mer à Omaha, à la Pointe du Hoc.
    Mais l’Histoire de la seconde guerre ne doit pas se limiter au débarquement et c’est ce que la France est en train de faire.
    10 heures de direct sur un événement certes, tragique, mais qui se résume très bien en regardant les 10 premières minutes du « Soldat Ryan ».
    Quand on entend France Info qui reprend le message transmis aux soldats quelques heures avant l’heure H « Nous sommes en croisade », Quelle croisade ? Quelle liberté ? Celle que les américains voulaient nous imposer ?

  16. Bernard GAIGNIER dit :

    C est beau ce que vous dites Seb. On pourrait aussi dire que l on commemore peu le débarquement en Provence ……mon père faisait partie de ceux la…..Mais dois je vous dire et a ma grande honte que je préfère avoir fait partie de la zone libérée par les forces occidentales que de celle libérée par la glorieuse armée soviétique . Le régime stalinien imposé à tous les pays libères par eux ne m a jamais vraiment fait envie…..

  17. Bernard GAIGNIER dit :

    Je voulais aussi préciser qu il ne faut pas avoir une lecture hémiplégique …..et oublier tous les innombrables posts que Patrick a fait sur la résistance a laquelle il est d autant plus attaché que son père a été déporté pour fait de résistance .. Dire que les propos de Patrick relèvent de la propagande nazie c est incroyable …Vous auriez pu aussi parler du pacte germano soviétique et rappeler que si les allemands ne l avaient pas rompu Staline ne serait probablement jamais intervenu et le parti communiste français ne serait probablement pas entre dans a la résistance à part quelques individualités. Ah oui dernier point j avais oublié de dire aussi à ma grande honte que mon père portait un uniforme fourni par les américains.

  18. Seb Calaggio dit :

    @ Bernard Gaigner.
    Vous aussi dans le genre, vous êtes bien gratiné…
    Et la vieille rengaine du pacte germano soviétique…
    « Le PC ne serait jamais entré en Résistance »… Mais qu’est ce qu’il faut pas entendre…
    Je vous défie de tenir ces propos à des Résistants. Allez à l’ANACR, allez parler aux « vrais Résistants » et vous allez voir ce qu’ils vont vous répondre, mais faites-le avant qu’il n’y en ait plus, je suis pas sur que vous seriez le bienvenu… Refaites l’Histoire à leur place

    Pourquoi quand on parle de l’URSS, vous ressortez toujours la même chose ?
    Pourquoi quand vous parlez des USA, vous ne parlez pas du Ku Kux Klan ? de la traite des noirs et de l’esclavagisme ? Du fascisme d’Henri Ford ? De General Motors qui fournissait (en étant propriétaire d’Opel) à l’armée nazie les véhicules nécessaires ? Personnellement j’en parle pas.

    Oui je maintiens que la propagande nazie était aussi contre le bolchevisme et visiblement elle est encore majoritairement reprise. Donc oui en tant qu’élu (surtout socialiste), on se doit d’être objectif et de laisser de côté son anticommunisme pour voir la réalité des faits.
    Les soldats américains avaient certainement moins d’à priori sur les soviétiques que l’ont certaines personnes aujourd’hui.

    Sortez de votre anticommunisme, je n’ai pas parlé de capitalisme.
    Je parle d’alliés, d’américains et de soviétiques. Pas d’idéologie…

    • Valérie Expat From Nice dit :

      @Seb Calaggio : votre « indignââââtion » contre Patrick Mottard vire au délire intellectuel et je m’étonne que vous n’ayez pas aussi posé cette question : et s’il n’y avait pas eu Pearl Harbour ?

      Pourquoi votre esprit fait-il cet amalgame qui veut tendre à nous détourner du vrai sujet de cet évènement à savoir la célébration de cette « chaire à canon » venue de Georgie et d’ailleurs et qui a débarqué sur la terre de France en juin 44, générant le soulagement, la liesse, les larmes de joie partout où elle avançait ?
      Pourquoi y voir l’encensement des intérêts pro américains quand il s’agit simplement de REMERCIER ces américains, canadiens, anglais, etc., d’écouter leur témoignage, de partager et perpétuer le grand moment d’émotion de ce temps-là ?

      Car il se trouve que ce sont ceux-là et pas les soviétiques qui ont foulé en premier notre sol et, après coup, oui, on peut s’en réjouir …

      Vous écrivez : « Mais l’Histoire de la seconde guerre ne doit pas se limiter au débarquement et c’est ce que la France est en train de faire. » Mais qui prétend résumer l’Histoire de France au débarquement ? Amalgame toujours.

      Vous nous balancez : et les résistants, on en cause ? Il me semble que oui. Mais j’ajouterai que je ne mets pas sur le même plan le fait de résister pour son propre pays et partir vers un pays dont on n’a jamais entendu parlé (pour la plupart).

      Enfin, et Dromard l’évoque, quand on constate que, majoritairement, notre belle jeunesse aurait bien autre chose à faire que de penser un seul instant à résister contre un éventuel oppresseur, encore moins à partir donner beaucoup d’elle-même pour un pays occupé comme le fut le nôtre, alors, oui, oui et oui : célébrons longtemps et longtemps encore ce jour J et les hommes qui l’ont permis, mettons leur exemple en avant …. et continuons à vouloir l’Europe encore et encore (et à la faire).

      Tout le reste n’est que du bavardage.

  19. « Live Free or Die ».

    Le courageux (et quelque peu provocateur, et je ne vais pas moi-même me gêner en la matière) – car en citant Sardoux, il ne fait certes pas dans « politiquement de gauche correct » – post de Patrick Mottard a bien entendu suscité les réactions de ceux qui prétendent détenir la vérité de l’Histoire, ce qui est à la fois fort présomptueux et quelque peu, allez, soyons indulgent, naïf.
    Oui, en effet, « l’anti-américanisme en France est source de perplexité ».
    En fait, certains n’aiment pas devoir quelque chose à d’autres, et, pour rester dans l’invocation incongrue, je citerais « Le Voyage de Monsieur Périchon », pièce d’Eugène Labiche, dans laquelle on voit un bourgeois, suffisant et imbécile, donner sa fille en mariage non pas au prétendant qui lui a sauvé la vie en l’empêchant de tomber dans une crevasse, mais à l’autre prétendant qui, par le subterfuge d’une mise en scène habile, lui fait croire que c’est lui, Périchon, qui a sauvé ce second prétendant d’une chute mortelle, faisant ainsi du père de la demoiselle un héros d’autant plus satisfait de lui même et reconnaissant à celui qui en est à l’origine.

    Bien sûr que l’action des États-Unis pendant la Deuxième Guerre Mondiale ne se résume pas au sacrifice des boys, bien sûr que les choses doivent s’inscrire dans un plus vaste contexte historique avec notamment l’emprise de Staline sur une bonne partie de l’Europe, bien sûr que l’URSS a sa part dans la chute du nazisme (20 millions de morts, mais aussi, le pacte germano-soviétique et le fait que si la Russie est entrée en guerre, c’est suite à l’invasion de son territoire par l’Allemagne, ce qui n’était pas le cas pour les États-Unis), etc, etc.
    Mais aussi, bien sûr qu’on commémore l’infamie d’Oradour-sur-Glane, les actions de la Résistance, les victimes des bombardements, etc. Bien sûr qu’on parle des soldats de l’Armée d’Afrique (dans laquelle il y avait aussi des Européens), etc, etc…
    (Dans le carré militaire de la ville où j’habite, les tombes des soldats musulmans côtoient celles des soldats disons « Français de souche », et portent la même inscription « Morts pour la France ». Donc cessons de s’indigner pour des manquements pour la plupart imaginaires ou créés de toute pièce et qui, en dernière instance, nuisent à la cause qu’ils prétendent défendre.)
    Mais on n’en parle pas de la même façon car chaque élément à ses deux facettes : oui il y a le sacrifice des p’tits gars de Géorgie, oui il y a eu des villes comme Caen, le Havre, Brest, Falaise, rayées de la carte (mais allez voir les statistiques concernant les opérations aériennes menées par le Anglais et les Américains et le peu de chance qu’avaient les équipages d’en revenir).
    Car si l’on parle de Résistance, alors, on doit parler de la Collaboration, à commencer par la poignée der main de Pétain à Hitler, la participation massive de la Haute Administration, des corps constitués, de la Magistrature qui a appliqué les lois vichyste, de la police qui a dans son immense majorité appliqué les lois anti juives, comme à l’occasion de la rafle du Vel d’’Hiv, de l’Université, du Patronat qui s’est gavé, des parlementaires – y compris des socialistes – qui ont voté les pleins pouvoirs à Pétain, d’un gouvernement qui a fui à Bordeaux alors que le courage et l’honneur auraient voulu qu’il reste stoïquement et symboliquement au Palais Bourbon, d’une France qui s’est effondrée et s’est soumise, corps et âme, à l’envahisseur nazi (alors que les Anglais, eux, étaient prêts à se battre pour chaque pouce carré de leur territoire, y compris au fusil de chasse, contre l’envahisseur.
    Et l’on pourrait ajouter la sympathie déclarée des plus hautes autorités musulmanes de l’époque au nazisme, la honteuse neutralité de la Suède (qui explique une bonne part du «miracle suédois » social-démocrate des années 50 et 60) alors que ses voisins, la Norvège et la Finlande, étaient ravagés par les troupes allemandes (les Norvégiens et les Finlandais ne l’ont pas oublié), les combats à la mitraillette entre les FFI et les FTPF après la Libération, prouvant que dans chaque camp, il ne s’agissait là aussi pas seulement de combattre l’envahisseur, mais de préparer l’avenir (y compris son propre avenir politique) et de suivre les instructions de Moscou – il fallait bien que les Communistes rachètent la faute du pacte germano-soviétique)

    Bien sûr, il y a eu des exceptions, mais là encore, comment ne pas citer Audiard « Il y a aussi des poissons volants, mais qui ne constituent pas la majorité du genre » (Pour les ignares, Jean Gabin, dans « Le Président »).

    Bref, si on doit distribuer les bons et les mauvais points, il ne faut oublier personne, ce que je fais évidemment dans ce (trop) long post.

    Il y a une chose essentielles que l’on apprend avec l’âge : c’est le mélange des sentiments. Cela rend prudent dans les analyses et modestes dans les conclusions.

    Il se trouve que mon propre père a débarqué en Normandie (pas le 6, mais le 8 juin). Ses origines modestes (fils d’immigrés italiens), son faible niveau d’éducation, sa jeunesse faisaient que sa présence avait peu à voir avec de grands idéaux humanistes ou de larges considérations géopolitiques, mais beaucoup avec le simple fait qu’il ait été mobilisé.
    Mais il était là. Travaillant notamment au déminage préalable des voies de pénétration, Il s’en est sorti, contrairement à nombre de ses camarades, notamment ceux qui ont été dans les premières vagues d’assaut.
    Comment ne pas admirer le courage de ces Rangers qui ont escaladé la Pointe du Hoc sous le feu des mitrailleuses, de ces paras qui ont sauté en pleine nuit, bref tous ceux qui sont venus de Géorgie, des autres États des USA, mais aussi les Britanniques, les Australiens et les Néo-Zélandais, sans oublier les Canadiens qui n’étaient pas conscrits, mais volontaires pour aller combattre à plusieurs milliers de kilomètres de chez eux, parce que la terre de leurs lointains ancêtres était tombée sous le joug de la barbarie.
    Et il y avait également des nationaux de pays européens occupés comme la Pologne, la Hollande, le Luxembourg, la Belgique, la Norvège, et d’autres.
    Donc, au-delà des grandes (ou mesquines) considérations historiques, attachons nous à chaque individu, à son courage, à son sacrifice, dont témoignent les immenses cimentières de croix et d’étoiles de David blanches, qui couvrent à perte de vue les vertes prairies de Normandie et qui vous submergent d’émotion. Oui, nous leur devons notre liberté.

    Devant la Collaboration, devant la Résistance, chaque Français des générations suivantes a pu se demander « Qu’aurais-je fait, moi ? ».

    Et aujourd’hui, pour quelle cause les fils des bobos parisiens, les beurs de banlieue qui s’imaginent que, parce que leur arrière grand-père était dans l’armée d’Afrique, la France leur devra éternellement quelque chose, ces ados gavés de débilités télévisuelles ou cybernétiques, qui portent des Nike et des keffiehs palestiniens, accepteraient de mourir ? Leur famille peut-être, mais certainement pas leur pays, comme l’ont montré de récents sondages.
    Et, en tous cas, pour la vaste majorité d’entre eux et pour les gouvernements en place, pas pour les Ukrainiens, les femmes afghanes, les Baltes, etc.
    Bref, toute une génération qui estime avoir beaucoup de droits, mais bien peu de devoirs, et dont il ne faut pas s’attendre à ce qu’elle fasse le sien. Et là également, on pourrait re-citer Audiard.
    Et je ne me fais aucune illusion sur les solidarités qui se manifesteraient avec certains ennemis extérieurs (voire même intérieurs).

    Reste à savoir quel danger menace ou menacera, dans un avenir proche, la Patrie, ses fondements et les principes dont elle se réclame. J’ai mon idée là-dessus, mais je serais curieux de savoir quels sont les objectifs programmés sur les missiles nucléaires qui équipent nos sous-marins.

    Ayant, grâce au sacrifice des hommes du D Day, échappé à la domination nazie et bolchévique (car on peut douter que sans le Débarquement, l’Armée Rouge se soit arrêtée à Berlin), nous devrions chaque jour, même si comme moi on n’y croit pas, bénir le Ciel de vivre dans un pays où les alternances politiques se font sans violence, où l’expression intellectuelle et artistique est libre, où la femme est l’égale de l’homme, où l’éducation des enfants, la protection sociale, les services de santé sont certes imparfaits mais infiniment meilleurs que dans nombre d’autres pays, développés ou non, et dans lequel existe (du moins encore) une stricte séparation entre les religions et l’État. Et bien, voilà des choses, quand l’essentiel est en jeu, pour lesquelles on devrait se battre.

    Comme dit la devise du petit État du New-Hampshire en Nouvelle-Angleterre : « Live Free or Die ». Dans leur obsessionnel et délétère esprit de planification, les nazis avaient omis un élément lui aussi essentiel : Le courage des hommes libres.

  20. parsus dit :

    @Seb Calaggio
    merci d’écrire se que je ressens et que je ne saurai écrire comme vous merci.
    honte a monsieur mottard qui ose mélanger le mot GOULAG aux MILLIONS DE JEUNES SOLDATS DE L’URSS qui ont donné leurs vies pour nous sauver.
    Bernard GAIGNIER toujours a parler de lui mais mon pauvre monsieur le discussion n’est pas sur vous mais sur l’histoire, qui a participer a la libération de l’Europe.
    parsus

  21. Bernard GAIGNIER dit :

    Bien entendu il n y a aucune idéologie dans votre propos. Quand a votre défi de venir parler à de vrais résistants….si vous connaissiez mon parcours personnel vs ne sortiriez pas des stupidités pareilles ….qu est ce qu un vrai résistant????? Les résistants issus de combat étaient ils de faux résistants…….Frenay était il un vrai résistant????, il y en a peu qui ne partagent pas mes propos à part ceux issus de la résistance communiste!
    Quant aux USA…..je n ai évidemment jamais été un admirateur inconditionnel mais effectivement je préfère avoir échappé au paradis communiste

  22. Bernard GAIGNIER dit :

    Tiens j avais raté Parsus…….en fait je n avais pas raté grand chose…….les millions de mort soviétiques méritent autant le respect que d autres, mais le régime mis en place dans ‘ URSS et dans les pays libères par elle a entraîné le goulag……et je préfère effectivement avoir été libéré par d autres que par l armée russe. Libre a vous d avoir un avis différent.

  23. Bernard GAIGNIER dit :

    J avait aussi raté le commandant dromard et c est dommage car il a tout dit……

  24. Emmanuel dit :

    Et voila Patrick, voila ce qu’il arrive quand on cite du Sardou, ça déchaine les foules.
    Cela a au moins eu le mérite d’avoir des nouvelles de Parsus car je me faisais beaucoup de soucis sur lui (rien sur les Européennes ?).
    Nous sommes le 6 juin et il est de retour, il débarque lui aussi, ouf je suis rassuré, avec son amabilité légendaire et son goût immodéré pour l’attaque gratuite ad hominem. Le tout caché bien sûr derrière son anonymat ! Salut à toi Parsus !
    Ces échanges montrent que la mémoire de la Seconde Guerre mondiale est encore bien vivante et qu’il est difficile d’en parler sans passions.
    Il ne sert à rien de refaire l’Histoire…..quelle aurait été l’attitude de Staline si Hitler n’avait pas rompu le pacte de non agression ?……Les Américains auraient-ils libéré la France si les Soviétiques….
    Les Américains et les Soviétiques ont libéré l’Europe du nazisme, mais ils ne l’ont pas fait par gentillesse mais par obligation ou devoir.
    Il n’est donc pas honteux de rappeler que la Libération fut l’œuvre des Américains, des Soviétiques, des Britanniques…..et aussi des courageux et divers résistants français.
    L’Histoire réclame parfois davantage d’objectivité !

  25. Dromard a effectivement tout dit…

  26. parsus dit :

    @Patrick Mottard ,Emmanuel ,Bernard GAIGNIER ,
    oui vous avez raison le » commandantdromard » dit tout dans son billet et mille fois mieux que vous trois réuni.
    voila la vraie différence.
    quand a vous Bernard GAIGNIER votre suffisance votre arrogance, votre pseudo intellectualisme de monoprix me laisse indiffèrent et je continuerai a écrire ici que cela vous plaise ou pas.
    je suis Normand mon père a été un résistant oui que cela vous déplaise une résistant communiste comme mes oncles.
    et j’en suis fière.
    parsus

  27. Le Mouton Enragé dit :

    “Disons ensemble merci au gars de Georgie“
    Difficile de croire qu’un simple « merci“ déchaîne une telle polémique.
    Que ce sobre hommage à des hommes venus risquer la mort -et souvent la trouver- pour libérer notre propre pays semble aller si peu de soi.
    Qu’il faille à ce point réprimer toute émotion spontanée, comme la gratitude dans des circonstances aussi graves, au nom de pseudo-raisonnements intello-politico-on-ne-sait-quoi tellement déplacés que c’en est indécent.

    “Disons ensemble merci au gars de Georgie“
    Ce simple merci, un petit garçon de ma connaissance n’a pas eu besoin d’un dictionnaire de géopolitique pour le dire.
    Il a vécu dans un pays en guerre. Un pays occupé. Il y avait plutôt froid, plutôt faim et plutôt peur de ces occupants qu’il valait mieux ne pas croiser.
    Il ne savait pas quand il reverrait les hommes de sa famille. Il ne savait pas quand les bombes cesseraient de siffler. Il ne savait pas quand il pourrait jouer librement sans plus se soucier du danger.
    Un jour, un parachutiste américain atterrit dans un champ juste sous son nez. Il venait, disait-il, libérer son pays. Le petit garçon devint son ami. Maintenant, il ne manquait plus de repas chauds ni de couvertures. Ni surtout d’espoir, qui commençait à si cruellement manquer dans son pays ravagé et renaissait à présent jusque dans son petit village.
    Et un jour ce fut vrai: la France, le pays du petit garçon, fut libérée. Son ami américain repartit et le petit garçon grandit.
    Cinquante ans plus tard, c’est en adulte d’âge mûr qu’il assistait avec son fils à une cérémonie: on commémorait l’arrivée dans son village d’aviateurs américains venus libérer la France, il y avait si longtemps de cela.
    Parmi les invités d’honneur se trouvait son ami.
    Celui-ci ne s’embarrassa pas de grandes théories là où elles n’avaient nulle place; dans son mauvais français, son émotion s’exprima en quelques mots: « Tu es un homme! Tu as un fils! ». Le petit garçon du pays en guerre avait vécu et il avait fondé une famille. Dans un pays libre. C’était tout, et ça se passait de discours.

    Ce petit garçon devenu adulte n’a pas eu besoin d’explication de texte pour dire à son ami ce simple merci. Le jour qui a percé la nuit de sa guerre, ce sera toujours celui où son “petit gars de Georgie“ et son drôle d’engin se sont posés devant lui.

    • Bob dit :

      Bravo bravo mouton !
      Quelle mouche enragée vous a piqué ?
      L’ingratitude est-elle devenue règle générale chez nous ?

      Pffff

  28. alaind dit :

    Pfuiiii, pour tenter de parachuter des salissures sur ce blog et son respectable auteur, il y en a qui ont le verbe long et donc pas grand chose à faire et une adolescence qui perdure.

    Ceci dit la guerre est la guerre, et de tous les camps il y a eu des actes, de l’héroïsme, de la bravoure, mais aussi de l’indicible, de la barbarie, de l’assassinat à l’humiliation. … de tous les côtés. Je pense aux exécutions sommaires lors de la libération avec intérêts à la clé, aux femmes tondues et tatouées, et comme souvent, au nom du bien le mal fait son nid.
    Aussi je ne commémore rien, cela n’empêche pas le respect du souvenir, et le respect étendu, même le respect pour ce soldat ennemi à qui on a mit un casque trop grand pour ses 15 ans. Autres temps, autres moeurs.

  29. Delphine dit :

    Ouh ! Ouh ! Moi, je débarque et je ne comprends rien ! Ce ne sont pas les Américains qui ont débarqué le 6 juin ? Eclairez-moi ! Et ces commentaires hallucinants ! Même Monoprix en prend pour son grade ! On peut toucher à tout mais pas à Monop’ ! C’était un billet, sur un point précis, pas le résumé d’ une thèse que certains fantasment ! Un vrai délire !

  30. Bernard GAIGNIER dit :

    Ce bon Parsus qui m insulte courageusement en se cachant derrière son pseudo et qui prétendait me connaître dans un blog précédent invoque maintenant une glorieuse descendance ……bon… Si c est vrai, eux avaient peut être quelques raisons de se cacher derrière un pseudo….

  31. Et pour enfoncer (symboliquement du moins) le clou dans la tête de Parsus, rappelons que si des milliers de jeunes soviétiques sont morts, c’est aussi parce que Staline avait « épuré » l’Armée Rouge en éliminant physiquement des généraux compétents.
    Le goulag est précisément une insulte à ces jeunes soviétiques envoyés à la boucherie (voir le début du film « Stalingrad » : « Vous avancez par deux. Celui qui a un fusil tire. Celui qui n’a pas de fusil ramasse celui du tireur qui a été tué et tire à son tour ». L’héroïsme (ou la soumission) des soldats ne constituent pas nécessairement une vertu pour la Nation (ou pour les dirigeants) qui en profitent. Tout comme avoir eu dans sa famille des « héros » ne fait pas nécessairement de vous un puits de connaissance ou de sagesse et vous donne le droit d’invectiver- voire même d’insulter – les autres. La guerre est finie que diable !
    Quant à la Résistance, notamment communiste, il y aurait beaucoup à dire. Mais tiens, une question me vient à l’esprit : Comment se fait-il qu’après la guerre, on retrouve à la tête du PCF un Georges Marchais (le modèle « grande gueule gesticulatoire de Mélanchon) qui, au lieu d’entrer dans la Résistance, est allé, dans le cadre du STO, travailler pour Messerschmidt en Allemagne ?
    Allons, laissons les morts enterrer les morts…

  32. bernard gaignier dit :

    Et ce bon Maurice Thorez qui a passé la guerre à Moscou…….tiens ça me rappelle une pièce de théâtre

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