Patricia Carli et la chanson too much

Sur ce blog, j’ai dit par le passé mon intérêt pour les chansons populaires (voir Evidemment le 21 juillet 2010 et Salut les amoureux le 19 avril 2013). Mais il faut bien le reconnaître, il se faufile parmi elles celles que j’appelle les chansons too much. Ce sont des textes qui « en font trop » : trop de grandiloquence pathétique, trop de jeux de mots aléatoires, trop de fausse poésie, trop de romantisme bodybuildé, trop d’images stéréotypées, trop de… trop !

Ce travers peut même concerner les plus grands : Johnny et son parolier Labro (« Quand mon corps sur ton corps lourd comme un cheval mort… » – Que je t’aime) ou Sardou («Un corps mourant pour les cormorans» – Le France).

De quoi rassurer le petit garçon que j’étais en 5e et qui s’était fait engueuler par son prof de français pour avoir écrit, évoquant la méga panne d’électricité qui un jour avait frappé Manhattan, « ainsi le néant succéda au néon… ».

Quand elle est en même temps « tranche de vie », la chanson too much peut tutoyer un kitch sublime.

Dans cette catégorie, j’ai une faiblesse particulière pour la chanson de l’auteure interprète italo-belge Patricia Carli, Demain tu te maries, souvent plus connue sous le titre too much Arrête, arrête ne me touche pas ! À vrai dire avec Patricia, on peut hésiter car c’est elle qui a également écrit pour David Alexandre Winter Oh ! Lady Mary et Non ho l’eta’ pour Gigliola Cinquetti.

Arrête, arrête ne me touche pas
Je t’en supplie aie pitié de moi
Je ne peux plus supporter
Avec une autre te partager
D’ailleurs demain tu te maries
Elle a de l’argent, elle est jolie
Elle a toutes les qualités
Mon grand défaut c’est de t’aimer
Arrête, arrête ne me touche pas
Je t’en supplie aie pitié de moi
Dès que tes mains se posent sur moi
Je suis prête à subir ta loi
Mais tu as préféré les grands honneurs
À la place de notre bonheur
Et, et pour garder tes ambitions
Tu as détruit mes illusions

Je sais, je sais tu m’aimes encore
L’orgueil pour toi est le plus fort
Il a vécu le grand amour
Pour garantir tes vieux jours
Il faut, il faut nous quitter sans remords
Tu es le maître de ton sort
Laisse-moi, laisse-moi te féliciter
Demain, tu vas te marier

Chez elle tu auras le confort
Chez moi tu jouais avec mon corps
Chez elle tu vas te distinguer
Chez moi tu venais te griser
Ce soir, ce soir c’est la dernière fois
Que je te parle, que je te vois
Puisque, puisque c’est elle qui aura ton nom
Ce soir, ce soir moi je te dis non
Non non non !

Depuis le Nobel de Dylan, ne pensez-vous pas que tous les espoirs sont permis pour Patricia ? Éventuellement, n’hésitez pas à m’adresser vos meilleures chansons too much, ainsi nous arriverons peut-être à produire une belle anthologie.