Présidentielles : le social, le communautarisme et le populisme

Les candidatures aux présidentielles se multiplient. Ces jours, elles tombent même comme à Gravelotte sur la scène politique nationale. Il y a pourtant un moment où il faudra faire le tri et faire son choix, le vrai, celui du 2e tour et de la victoire.

Pour ma part, homme de gauche, la question de la justice sociale sera toujours de la plus haute importance au moment du choix décisif. Mais pour la première fois depuis que je suis en âge de voter, il ne sera pas mon premier critère. Ni même le second.

En effet, en 2017, l’état de nos sociétés est tel que c’est sur les thèmes de la lutte contre le communautarisme et contre le populisme que je me déterminerai.

  • – La lutte contre le communautarisme car celui-ci met en cause notre pacte républicain et notre mode de vie. Trop de candidats sont ambigus face à ce fléau que ce soit par naïveté ou par électoralisme. Je ne veux pas d’une France où, comme à Sevran, on a des cafés où les femmes ne sont pas admises. Quelles que soient leurs motivations – revendiquées ou munichoises –, les communautaristes n’auront pas ma voix.
  • – Le rejet du populisme car celui-ci, sous prétexte de traduire les volontés du « peuple », attaque la démocratie représentative qui n’est certes pas parfaite mais reste le seul système démocratiquement viable. Le seul capable de filtrer les demandes sociales et d’établir des compromis. L’après victoire des populistes en Angleterre, aux USA et en Italie ne peut que nous convaincre de leur nocivité. Que ce soit une première étape pour établir au nom du peuple un régime autoritaire ou un calcul pour abattre le système au profit des « travailleurs », le populisme n’aura bien sur pas ma voix.

À la réflexion : du social, pas de communautarisme et refus du populisme… Le choix n’est peut être pas si difficile que ça !

A propos Patrick Mottard

Enseignant à l'Université de Nice (droit public) Président de l'association Gauche Autrement Président du Parti Radical de Gauche 06 Délégué régional du Mouvement Radical/Social-Libéral
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36 commentaires pour Présidentielles : le social, le communautarisme et le populisme

  1. Marie Breteau dit :

    Merci…vous ne voudriez pas vous présenter plutôt ?

  2. D’accord si vous acceptez d’être directrice de campagne :)))

  3. Claudio dit :

    Situ pouvais me trouver les valeurs de Valls, le libéralisme de Macron et le Revenu Universel de Hamon, je vote pour lui, ou elle.

  4. Marie Breteau dit :

    Cette grille de lecture est parfaite mais ça n’est pas tant notre éventuel mauvais choix qui est en cause que la mauvaise habitude qu’ont pris nos candidats, depuis quelques mandats, d’être saisis d’un genre d’allergie à l’égard de leurs promesses de campagne, allergie qui confine parfois à la phobie. Ce qui vient perturber nos petites spéculations éclairées !

  5. Daniel Moatti dit :

    Ah ! Cher Patrick,
    Tu restes trop optimiste. La société est bloquée par un processus mis en oeuvre dans les années 1970. Depuis presque un demi-siècle la Gauche a choisi de défendre les minorités visibles, les femmes, les homosexuels, voire les transgenres, puis les immigrés et l’islam sous toutes ses formes. Cette position serait honorable si dans le même temps la population blanche, pauvre ou des classes moyennes se sentant profondément française n’avait pas été abandonnée par cette même Gauche face aux puissances financières, à la dérégulation, à concurrence interne de travailleurs européens détachés et externe du coût du travail des ouvriers chinois ou brésiliens. En ce sens l’Europe a beaucoup fait pour que cette dérégulation systémique entre dans les moeurs et bouscule les rapports entre les salariés et l’entreprise.
    Aujourd’hui nous en payons les conséquences sur les plans sociaux, sociétaux et, bien évidemment électoraux.
    Comment définir le populisme, lorsque le F.N. développe un programme plus à gauche que celui de Fillon, certes, mais aussi de Valls ou de Macron ? Comment peut-on expliquer au bon peuple qu’il doit de nouveau voter pour ceux qui à droite comme à gauche ont abandonné la Nation et ses enfants au profit de la soft idéologie médiatico/politque et financière qui prône le communautarisme et l’abandon de la laïcité en suggérant une laïcité « ouverte » ? .
    Notre société française, mais aussi occidentale va mal, en raison de ses excès et d’une idéologie faisant passer l’actionnaire avant le producteur, le financier retors avant le citoyen.
    Il faut réfléchir, mais je ne vois pas beaucoup d’alternative politique. A vrai dire, je suis plutôt pessimiste.
    Amicalement
    Daniel Moatti

    • Cosmos dit :

      Je n’enlèverais pas une ligne à votre propos. Si seulement ce message pouvait être compris par un plus grand nombre…

  6. Remi Boggio dit :

    Fut un temps où Patrick Mottard s amusait sur fb à m imaginer en directeur de campagne, et pourtant si je devais aujourd hui discuter avec lui, en toute sérénité, il pourrait être tenté de me considérer comme un communautariste et de mon côté, si je m’abandonnais aux raccourcis à la mode , je pourrais considérer la simplification du débat autour communautariste vs anti communautariste comme une forme de populisme…. Aujourd hui rien n est aussi simple que ne le laisse entendre la conclusion de ce post.

  7. Marie Breteau dit :

    Et pourtant c’est bien le communautarisme qui est le meilleur directeur de campagne du populisme

  8. Remi Boggio dit :

    L inverse est parfois vrai aussi et quand une proposition logique est symétrique, c est un simple syllogisme

  9. Marie Breteau dit :

    Non l’inverse est faux, chaque fois que le populisme a sévit ici le communautarisme a disparu pour combattre le populisme. le parallélisme c’est bien mais ça marche surtout en procédure et en géométrie

  10. Guillaume Cernier dit :

    Attention aussi aux candidats qui, par le passé, ont pris des positions (mais ne seront pas dans leur programme pour 2017) qui accentuent les communautarismes, de façon contre-productive à ce qu’elles entendaient combattre ; en plus de s’être opposées à l’état de droit de notre République.
    La façon dont ces positions ont été prises peuvent également être vues comme du populisme.

  11. Sandra Cohuet dit :

    C est le jour où on fait passer notre exigence de justice sociale derrière tout autre combat qu on cesse d être un homme ou une femme de gauche…et répéter que l on reste un homme de gauche pour s en convaincre ne suffira pas…effectivement le choix est assez simple.

    • Cosmos dit :

      Je suis d’accord avec vous. Il faut bien entendu s’insurger quand des lieux deviennent des sanctuaires de communautarisme. Cependant, certains seraient bien tentés de s’insurger devant les inégalités sociales, culturelles, environnementales patentes qui gangrènent un nombre grandissant de nos concitoyens depuis plusieurs décennies.
      Attention de ne pas se tromper de combat…

  12. Patrick Mottard dit :

    Tolerer qu’une femme ne puisse pas entrer dans un café…c’est de gauche !

  13. Marie Breteau dit :

    pour qu’il y ait une justice sociale il faut que perdure notre pacte social, notre société

  14. Dominique Boy-Mottard dit :

    Sandra Cohuet, Je ne comprends pas très bien votre raisonnement. Il y a des personnes qui ne sont ni communautaristes, ni populistes et qui ont des exigences en matière de justice sociale. Faut-il leur préférer des partisans de la justice sociale qui sont communautaristes ou populistes ? Pensez-vous définitivement que pour se situer à gauche il faille être communautariste ou populiste ?

  15. Sandra Cohuet dit :

    Marie Y a pas de doute vous feriez une bonne directrice de campagne! Mais pas sure qu elle soit gagnée. J espère en tous cas.

  16. Marie Breteau dit :

    Dans un angélisme fantasmé qui à n’en pas douter va nous mener tout droit vers ce que vous redoutez le plus mais continuez , c’est une bonne idée et il n’y a pas de raison de changer n’est ce pas ?

  17. Sandra Cohuet dit :

    Aucune raison de se renier aucune raison de renoncer aucune raison de perdre son âme aucune…

  18. Marie Breteau dit :

    SE REMETTRE EN QUESTION, ça n’est pas se renier, c’est reprendre ce qui ne fonctionne pas pour obtenir différemment l’objectif souhaité, ce qui a fait sortir les grands primates que nous sommes de la savane mais apparemment nous rebroussons chemin en courant vers le chainon manquant

  19. Valerie Mialy dit :

    Sandra Cohuet … Aucune raison de se faire dégommer à la Kalachnikov ni au camion non plus. Aucune raison de laisser tomber l’humanisme le plus élémentaire au profit d’un sexisme violent, d’un racisme anti Français véhiculé par des associations comme le PIR, d’un islam politique qui entend nous imposer la charia. Vous croyez qu’on aimerait pas nous aussi un monde de cuicui les petits oiseaux ? Vous croyez quoi en fait ? Qu’une partie de la gauche et PM accessoirement transhument vers un totalitarisme d’extrême droite ? Vous ne trouvez pas que cela fait un peu court comme explication ? Pourquoi n’y voyez vous pas plutôt la tentative de maintenir dans notre beau pays toutes les valeurs humanistes qui impliquent de tirer les gens vers le haut ? Remettez vous en question comme nous l’avons fait et parfois douloureusement au lieu d’insinuer que ce sont nous, les salopards ! Bonne journée !

  20. ricciarelli dit :

    COMMUNAUTARISME et POPULISME ; Je ne sais pas ce que cela veut dire et manifestement je ne suis pas le seul. Pour ma part je voterai pour celle ou celui qui dans son programme répondra le mieux et le plus à mes attentes diverses, peu importe qu’il soit de GAUCHE, c’est quoi ? ou de DROITE, c’est quoi ?. Mais qu’en même, faire de la primaire dite de gauche une parodie d’un congrès du PS avec la Motion VALLS, la Motion PEILLON , etc, c’est pathétique et c’est tout ce que la plupart des électeurs attend avec beaucoup d’impatience et d’intérêt certainement………..

  21. bernard gaignier dit :

    Je vais voter à la primaire pour le candidat le plus à gauche. Celui ci fera un très mauvais score mais piquera des voix à Melenchon. et cela ouvrira la voie à Macron…..Quel stratège……

  22. Philippe Mellano dit :

    Bravo pour ce texte, Patrick, qui fait réfléchir, en ces temps troublés. De plus, je partage cette analyse. Il n’y a que la fin sur laquelle je suis plus interrogatif et circonspect. Est-ce que le choix est si évident ?

  23. Dominique Dufour dit :

    Le « Populisme » se nourrit des promesses

  24. Dominique Dufour dit :

    Je ne vois pas de fait en quoi le « Populisme » est un danger à partir du moment où il entre dans le jeu électoral.

  25. Dominique Dufour dit :

    Pas besoin d’aller si loin. Je suis passé dernierement rue Bonaparte à Nice. Dans les bars, que des hommes, pas une femme….

  26. Dominique Boy-Mottard dit :

    Si une femme s’installe, le serveur lui dira-t-il qu’elle ferait mieux d’aller ailleurs ?

  27. Dominique Dufour dit :

    Je ne sais pas. Un pote se l’est entendu dire un jour dans un bar réservé a un certain type de clientèle féminine. Mais c’est une autre histoire. Ce qui m’inquiète dans le propos de Patrick, c’est de fait l’abandon de la question sociale.

  28. Jerôme Dominot dit :

    Ce n’est pas un abandon si j’ai bien compris ce que j’ai lu. C’est un inversement des priorités, qui ne rend pour autant pas la question sociale secondaire. Presque au contraire d’ailleurs. 🙂

  29. Une société avec des inégalités et de l’exclusion me mobilise, une société qui réduit les femmes à une sous-humanité me révolte et je n’ai pas peur de dire que, compte tenu du contexte actuel, donner un contenu politique à cette révolte est une priorité pour moi…

  30. Laurent Weppe dit :

    La lutte contre le communautarisme car celui-ci met en cause notre pacte républicain et notre mode de vie. Trop de candidats sont ambigus face à ce fléau que ce soit par naïveté ou par électoralisme.

    C’est vrai que le communautarisme, l’entre-soi, l’endogamie quasi incestueuse, le népotisme érigé en vertu et le sexisme « de prestige » de la riche bourgeoisie blanche forment un fléau qui sape les fondements de la République Française en démontrant que les plus privilégiés de ses ressortissants en méprisent ouvertement les valeurs fondatrices.

    Et trop de candidats -eux-même trop souvent soit issus de ce milieu grand-bourgeois soit rêvant de se mêler à cette soit-disant « élite »- restent trop ambigus, soit par déni munichois des tares de leurs pairs et semblables, soit parce qu’ils courent désespérément après cette petite bourgeoisie (pardon, « Classe Moyenne« ) qui finit toujours par offrir majoritairement son vote au Poujadiste-Grand-Bourgeois du jour qui lui promet un accès préférentiel aux miettes des banquets de ces riches communautaristes en échange de sa soumission.

    En voilà une position courageuse, qui, je l’espère, fera date et en inspirera beaucoup d’autres.

    #Sarcasme

  31. 100 % d’accord. Sauf à être un bisounours ou un principialiste stérile et mal informé (suivez mon regard mais je ne commenterai pas un retour dont on se serait passé), un vote est toujours relatif. Mais cela n’empêche pas d’avoir des principes concernant les options, à commencer concernant ceux pour lesquels on se refuse de voter, quelle que soit l’alternative proposée.

  32. chris06 dit :

    Oui mais « favoriser le social, refuser le communautarisme et le populisme » sauf erreur, c’est exactement ce qu’on fait depuis 35 ans :
    a) (social) Mitterrand a été élu en 1981 (il y a 35 ans), il est resté 14 ans au pouvoir appliquant un programme socialiste ou au minimum supposé pro-social! On a eu Jospin premier ministre qui a fait du social pendant que Chirac voyageait, et on a eu notre génial président actuel de gauche!
    b) (anti-communautarisme) : la France a une loi contre le voile intégral , on est probablement le seul pays d’Europe à avoir une telle loi, et je ne parle pas des arrêtés discutables contre le burkini, réglementations « bien de chez nous » qui ont fait rire la presse étrangère,
    c) (anti-populisme) en 2002 pour repousser le populisme, on a réélu Chirac, génial réparateur de fracture sociale! Et à chaque élection, on a joué le pacte républicain pour empêcher le populisme de passer, et ça a effectivement fonctionné (le fameux « mur de verre »)
    Regardons maintenant les résultats de notre stratégie :
    – 5 millions de chômeurs alors que la France est le pays le plus taxé d’Europe, donc les entreprises vont voir ailleurs…
    – attentats en 2015 et 2016 (Charlie, Bataclan, Nice)
    – (anti-populisme) en PACA, aux dernières régionales, choix entre la Droite et l’extrême Droite!
    Vu qu’il est maintenant clair que la stratégie pro-sociale, anti-communautariste et anti-populiste a clairement réussi, on la garde et on recommence?

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