
La dernière livraison du site CULTIVEZ-VOUS concocté par la DGA culture et Adèle Faustinien est centrée sur l’exposition Sosno au Musée Archéologique de Cimiez.
Cela fait des années que l’ami Bertrand Roussel, double directeur des musées d’Archéologie et de Terra Amata, tout en développant l’activité scientifique de ces établissements, initie, invente, expérimente des rencontres improbables et inoubliables entre l’Antiquité, la préhistoire et la culture vivante. Je me souviens par exemple d’une amusante prise du pouvoir des personnages de Moya sur le site de Terra Amata.
Sosno squatte l’antique est un peu le chef-d’oeuvre de cette philosophie de la fécondation audacieuse du passé par le présent (d’habitude c’est plutôt l’inverse).
L’exposition en extérieur au milieu des ruines romaines est esthétiquement jubilatoire. Les oblitérations séduisent avec malice les vieilles pierres, nous transformant en voyeurs éblouis. J’ai eu le privilège (aie ! je vais avoir des problèmes avec les gilets jaunes…) de visiter le site juste avant l’inauguration et je conserve un souvenir ébloui de cette déambulation (voir photos ci-contre ). Petit conseil pour surmonter provisoirement les désagréments de la fermeture Covid du site : promenez-vous dans la partie du jardin des Arènes qui est limitrophe du site archéologique et vous allez apercevoir les couleurs vives des oeuvres de Sosno au milieu des fouilles. Vous pouvez même ensuite pique-niquer avec les tourtes et gâteaux de l’excellent kiosque du jardin. Accompagné d’un petit rosé bien sûr.
Mais le plus troublant est quand même la partie intérieure de l’exposition, là où les oeuvres du maître sont exposées au milieu des objets antiques créant une véritable faille spatio-temporelle tant l’osmose entre les deux productions est totale.
CULTIVEZ-VOUS propose toute une série de rubriques autour de l’événement pour faire patienter le public en ces temps de Covid. Il faut voir le joli petit film de Jean-Claude Faucher tourné sur place, l’interview incontournable de l’épouse de Sosno, la passionnée (et passionnante) Mascha, et le beau dialogue entre le maître des lieux Bertrand Roussel et Carolina Guerin-Mareschi qui fut dans une autre vie une de mes brillantes étudiantes. Et plein d’autres surprises.
Le dialogue entre le passé et le présent est très riche et plein de vitalité. J’ai vu l’expo et c’était amusant de voir des gens oblitérés par le masque déambuler au milieu des oblitérations de Sosno. Amusant…et vertigineux.