Le parc départemental du Sinodon est un superbe écrin de chênes verts et de résineux parsemé de fleurs aux couleurs changeantes selon les saisons. Après une semaine d’Arménie et avant une semaine de travail sur « Mon été à Nice », il m’a semblé judicieux d’aller courir à travers bois pour respirer un peu sur le parcours que je me suis créé au Sinodon, running après running.
Mais ce matin rien ne s’est passé comme prévu. Un arbre abattu au travers du sentier habituel, une erreur d’aiguillage et me voilà perdu au milieu de zones forestières inconnues dans une solitude absolue, pataugeant dans la boue. C’est ainsi qu’à quelques kilomètres de la départementale qui conduit à Roquefort j’ai connu une petite heure de stress, passant et repassant à l’instar des Dupont-Dupond de « L’or noir » aux mêmes endroits …
Le terrain détrempé par l’orage de la veille ne facilitant pas ma progression, je remarque en plus que le sol défoncé ça et là peut laisser présager une rencontre, que je n’imagine pas forcément ludique, avec une famille de sangliers. Sans oublier que ces foutus chemins inconnus ont un point commun : ils sont toujours en montée !
Deux rivières (à moins que ce ne soit la même) croisent régulièrement mon chemin, m’obligeant à des passages à gué aléatoires… En les franchissant, pas de doute, je ne suis plus un modeste jogger un peu paumé mais un vrai Fitzcarraldo à la recherche de Manaus au travers des bras multiples et entremêlés de l’Amazone.
Mais ce n’est pas en portugais mais en bon français que deux braves randonneuses m’ont remis sur le bon chemin. Une rencontre salvatrice même si elle a atténué l’épique de la situation. Ainsi l’épisode de ce matin a pu rejoindre dans mon panthéon gumpien deux autres pertes d’orientation encore plus mémorables (deux heures chacune plus bras et jambes en sang) à l’aire Saint Michel. Comme quoi l’aventure ça peut être proche de chez soi…