Fête des théâtres (16,17 et 18) : le bouquet final (2)… avec le TNN et Miranda

Nous arrivons à la fin de la fin de ce compte rendu (presque) complet de la Fête des Théâtres avec deux belles institutions, le TNN et Miranda.

THÉÂTRE NATIONAL DE NICE : Amitié

Du Pasolini à la fête niçoise, c’est quand même classieux. Surtout pour un road movie philosophique. Mais plus globalement un grand merci à Murielle Mayette-Holtz d’avoir joué à fond le jeu de la Fête des Théâtres niçois.

Cette pièce d’Eduardo De Filippo et Pier Paolo Pasolini était mise en scène par Irène Bonnaud.

Amitié est une comédie aux ressorts souterrains et tragiques, dont l’adresse au public est directe et sans artefact, une drôle d’histoire du monde. Un voyage entre les styles et les époques, porté par trois comédiens (François Chattot, Jacques Mazeran, Martine Schambacher) dans la grande tradition du théâtre artisanal italien.

Eduardo, Roi mage de son état, tente de suivre l’étoile qui le conduira à Bethléem. Une fois arrivé, il apprend que le Christ est mort depuis longtemps… Tout un programme.

THÉÂTRE DE LA CITÉ : Dom Juan et les clowns

Une pièce de la Compagnie Miranda au théâtre de la Cité c’est un peu comme Ulysse à Ithaque ou le Gym au Ray (oups !… à l’Allianz Riviera). C’était l’occasion de voir le boss Thierry, la trépidante Sylvia et l’élégante Jessica Astier pour la troisième fois de l’été et mon chouchou Thomas Santarelli pour la cinquième fois (je vais acheter son image Panini). Mais aussi, et je dirai surtout, l’ardente nécessité d’avoir une pensée pour le créateur du lieu Meyer Cohen qui a eu la coquetterie de faire de sa disparition un moment d’émotion de cette Fête des Théâtres dont il partageait si fort la philosophie.

L’avis de Fabien « Une mise en scène d’Irina Brook (à partir d’un premier travail de Mario Gonzalez, spécialiste du masque), avec Jessica Astier, Julien Faure, Armony Bellanger, Thomas Santarelli, Sylvia Scantamburlo, Jérôme Schoof, Thierry Surace.

Ce spectacle familial revisite avec brio l’œuvre de Molière tout en restant fidèle au texte original. Décors de cirque, Visages blancs, nez rouges et queues-de-pie, la dimension burlesque de la pièce est accentuée et les acteurs nous mènent aux extrêmes de cette tragi-comédie, nous faisant passer du rire aux larmes.

THÉÂTRE FRANCIS GAG : Cyrano

Coucou la revoilou la compagnie Miranda… mais dans le cadre cosy de « notre » TFG. Avec le trio précité mais aussi un autre multirécidiviste de MEAN : l’ami Lucas Gimello (que je rencontre en plus… dans le tram !). Voyons l’avis de Fabien, un grand spécialiste de mirandologie.

« Avec Jessica Astier, Julien Faure, Lucas Gimello, Thomas Santarelli, Sylvia Scantamburlo, Jérôme Schoof, Thierry Surace.

Dans cette version originale très réussie, s’éloignant de l’image attendue du mousquetaire, Cyrano apparait le nez masqué comme une « gueule cassée », en référence aux survivants de l’après-guerre, dans une ambiance de cinéma au cœur d’un tournage des années 1910-1920. 

La mise en scène de Thierry Surace virevoltante et survoltée exige une coordination millimétrée et une énergie remarquable des acteurs pour un tourbillon de personnages, des décors changés à vue, une musique d’ambiance jouée sur scène par les acteurs eux-mêmes.

Un résultat époustouflant suscitant émotions, rire et immersion dans cette période traversée par la guerre et paradoxalement par l’essor du cinéma, notamment celui du film muet dont l’esthétique est parfaitement rendue par le jeu des acteurs. L’action est transportée dans le temps mais ne perd en rien de son romantisme » .

Bigre ! De quoi séduire les hautes autorités de la culture ?