Île d’Elbe : Napoléon a eu tout faux

« Montagne dans la mer », l’île d’Elbe est superbe. Méconnue mais superbe. Avec des eaux d’émeraude comme à Capri, des villages aux façades colorées comme aux Cinque Terre, des maquis et des châtaigneraies comme en Corse, des levers et des couchers de soleil hallucinatoires, des plages encore habitées par le souvenir des Argonautes, elle est entourée d’îlots qui sont autant d’invitations à rejouer indéfiniment L’avventura.

Comment Napoléon simplement mais suavement installé dans la Palazzina dei Mulini à Portoferraio ou sa résidence de San Martino, protégé par 1600 soldats fidèles, flatté par les soirées mondaines organisées par sa soeur Pauline, a-t-il pu s’obstiner à se servir de l’île d’Elbe comme d’une couverture pour la reconquête aléatoire de son trône ?

Bien sûr il y a eu l’incroyable retour de l’Aigle mais au bout de cela – seulement cent jours – les milliers de morts de Waterloo et l’exil sinistre à Saint Hélène.

En restant maître de son Empire confetti, il aurait pu continuer à tutoyer le Monde tout en multipliant à la Madonna Del Monte les escapades amoureuses avec sa fidèle Marie Walewska. Oui, Napoléon a eu tout faux en faisant le choix insensé de l’éternel retour. Et ce n’est pas Marie-Louise qui aurait fini par le rejoindre qui aurait contesté cette affirmation.