Après le Président ukrainien, Tom Cruise et un film d’ouverture sympa, nous sommes entrés dans le vif du sujet avec deux films substantiels : respectivement 143 minutes pour le premier et 147 mn pour le second.
LA FEMME DE TCHAÏKOVSKI (Kirill Serebrennikov – Russie)
J’attendais avec impatience le film de ce réalisateur dont j’avais aimé les deux étapes cannoises précédentes avec Leto et La fièvre de Petrov. A l’arrivée j’avoue être assez déçu par ce long film sur la vie conjugale désastreuse de l’icône Tchaïkovski qui apparement assumait avec difficulté son homosexualité avec son épouse qui sombre peu à peu dans la folie.
La première partie très classique est même franchement ennuyeuse avec un acteur principal bien terne (heureusement sa partenaire Allona Mikhaïlova est excellente). Il faut attendre la fin du film plus onirique pour être un peu plus embarqué dans l’histoire (notons un scène osée qui pourrait être une assez belle métaphore de Casse-Noisette). En tout cas, rien qui nous fasse oublier exactement sur le même sujet l’halluciné et hallucinatoire film des années 70 : Music Lovers de Ken Russel.
Mais le réalisateur étant un dissident russe né de mère ukrainienne, il n’est pas impossible qu’il figure au palmarès pour « marquer » le coup.
LES HUIT MONTAGNES (Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch – Belgique-Italie)
Dès le premier jour de compétition, comme dit la chanson Les montagnards sont là.
Le Otto Montagne (« Les Huit Montagnes » d’après le roman éponyme de Paolo Cognetti) retrace l’amitié d’une vie entre deux enfants, Pietro et Bruno. L’un rat des villes venu de Turin, l’autre rat des champs, natif des alpages, qui deviennent adultes en se retrouvant chaque année dans cet Eden montagneux que sont les Alpes italiennes, où ils bâtissent de leurs mains une maison commune.
La montagne constitue ici beaucoup plus qu’un décor : un système de valeurs naturelles qui soudent les deux hommes contre le mode de vie urbain et le monde de l’argent. Mais les solitudes escarpées peuvent aussi tourner les têtes.
Au final une belle (et longue) histoire à tiroir sur l’amitié mais aussi dans un arrière-plan obsédant, sur la famille. La distribution pourtant italienne manque de caractère, c’est dommage de ne pas mieux servir ces personnages forts. Par ailleurs, quelle drôle d’idée d’avoir enfermé les sublimes paysages du Val d’Aoste et du Népal (où le héros va se réfugier) dans un petit écran digne plutôt d’un film d’art et d’essai en noir et blanc.
Tout à fait d’accord en parlant de montagne à gravir je reste émue
de : La ballade de Narayama (Palme d’or en 1983) Tony TSCHAEGLE avait eu des places pour 5 étudiants de TDC : nostalgie
Oui Isabelle un grand film ! mémorable !!