Le triomphe du cinéma italien à l’Espace Magnan

Après quinze jours de Festival et la vision pour ma part de six des films en compétition, c’est en tant que représentant du maire que j’ai pris la parole lors de la soirée de clôture de la 38e édition des « Journées du cinéma italien » à l’Espace Magnan, en présence du chaleureux Consul d’Italie, Emilio Lolli. Une tâche agréable puisqu’il s’agissait de célébrer l’extraordinaire réussite de la manifestation (7300 spectateurs dont beaucoup de « nouveaux publics » et un taux de remplissage de 90%) qui traduit le désir du public niçois d’avoir beaucoup plus de cinéma italien dans les salles obscures. Bravissimo à la programmatrice Marie-France Leccia pour ce sans faute.

Un tel succès m’a permis une conclusion en forme d’hommage à Michelangelo, Federico et Nanni : « Pas d’ECLIPSE pour le cinéma italien, L’AVVENTURA continue et LA NAVE VA vers UN AVENIR RADIEUX. »

Quelques mots sur les six films visionnés.

TI MANGIO IL CUORE de Pippo Mezzapesa

Le film d’ouverture dans de somptueux décors naturels en noir et blanc du promontoire de Gargano raconte l’histoire de Rosa di Fiore qui fut dans les années 60 la première fille repentie de la mafia.

PRIMADONA de Marta Savina

En Sicile dans les années 60, l’histoire vraie de Franca Viola qui a refusé de se faire épouser par son kidnappeur-violeur comme la loi de l’époque le favorisait.

RAPITO-L’ENLÈVEMENT de Marco Bellochio

Ayant vu le film au Festival de Cannes 2023 en voilà la petite critique écrite sur ce blog à l’époque :

Cette année, trois films italiens sont programmés en sélection : du travail en perspective pour Marie-France la programmatrice du Festival du Cinéma Italien de l’Espace Magnan. Le premier est donc de Marco Bellochio, un des rares survivants de l’âge d’Or du cinéma transalpin (83 ans au compteur !)

Ce film historique évoque l’affaire Mortara du nom d’un enfant juif de 7 ans enlevé à sa famille en 1858 par les sbires de Pie IX sous prétexte qu’il aurait été baptisé catholique en catimini par une servante aux motivations incertaines. De facture classique, le film est une réussite et cela d’abord pour des raisons de fond. Il rappelle que l’antisémitisme chrétien et singulièrement catholique a été le détonateur de cette malédiction si bien décrite dans Les mémoires d’Abraham de Malek Halter.

Pour autant, le film n’est pas une simple reconstitution d’un fait historique signifiant mais la narration d’une histoire palpitante avec de nombreux retournements de situation et des personnages souvent plus complexes que leur positionnement sur l’échiquier social. Un beau 14.

Trois autres films moins… repentants !

GRAZIE RAGAZZI de Riccardo Milani

Un acteur au chômage accepte de former un groupe de détenus au théâtre. Un beau rôle pour Antonio Albanese dans ce film qui donne une furieuse envie de relire En attendant Godot.

LA BELLA ESTATE de Laura Luchetti

Une adaptation très libre du roman du grand Cesare Pavese. Une jeune fille quitte la campagne et plonge dans la bohème des milieux artistiques.

IL SOL DELL’ AVVENIRE de Nanni Moretti

le dernier Moretti que j’ai également vu à Cannes cette année d’où cette petite critique écrite à chaud au mois de mai :

Giovanni, cinéaste renommé, tourne un film politique sur les années 50 et le Parti communiste italien. Mais rien ne se passe normalement que ce soit sur le lieu de tournage, dans sa vie de couple, dans ses relations avec sa fille. Tout semble jouer contre lui. Sans y croire vraiment, il va adopter une attitude positive sensée conduire son monde et même le Monde vers un avenir radieux. Du Moretti pur sucre avec cet humour-politesse du désespoir, des dialogues décalés et parfois absurdes, une passion contrariée du Politique et cette mélancolie parfois interrompue par des moments de grâce souvent initiés par des chansons populaires. 

Pour ce film qui apporte à la construction de l’univers « morettien » une de ses plus belles pierres, pourquoi pas l’avenir radieux de la palme d’Or ? Pour ma part, ce sera un 17.

PS : pour le Prix j’avais bien sûr opté pour le Moretti, Dominique, quant à elle, avait choisi Grazie Ragazzi. Que croyez vous qu’il se passa ?

A propos Patrick Mottard

Enseignant à l'Université de Nice (droit public) Président de l'association Gauche Autrement Président du Parti Radical de Gauche 06 Délégué régional du Mouvement Radical/Social-Libéral
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Un commentaire pour Le triomphe du cinéma italien à l’Espace Magnan

  1. Que croyez-vous qu’il se passa ? C’est Dominique qui gagna ! 😉

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