Début de saison (2) : la scoumoune des fantastiques

Le début de saison a largement confirmé mes pronostics du 8 février sur ce blog (voir « Les 4 fantastiques et les 2 réservistes« ). Jusqu’au 27 mars (chute et blessure de Wim Van Aert) et au 4 avril (chutes et blessures de Primo Roglic, Remco Evenepoel et Jonas Vingegaard), ce ne sont pas moins de 23 victoires qui ont été engrangées par les 4 fantastiques et les 2 réservistes.

Jonas Vingegaard : 7 victoires (Gran Camino, Espagne : classement général et 3 étapes ; Tirreneo-Adriatico, Italie: classement général et 2 étapes).

Tadej Pogacar : 7 victoires (Strada Blanche, Italie ; Tour de Catalogne, Espagne : classement général et 4 étapes ; et surtout le monument Liège-Bastogne-Liège, Belgique).

Remco Evenepoel : 4 victoires (Fighiera Champion Classic – Espagne, Tour d’algarve -Portugal : classement général et 1 étape , 1 étape de Paris -Nice – France).

Mathieu Van der Poel : 3 victoires (E3 Saxo Bank Classic, Belgique ; et surtout 2 monuments : Tour des Flandres, Belgique et Paris-Roubaix, France).

Les deux réservistes ont aussi gagné : Wout Van Aert (Kuurne-Bruxelles-Kuurne, Belgique) et Primo Roglic (1 étape du Tour du Pays Basque). Précisément, ce Tour du Pays Basque qui a vu sur chute la triple élimination de Roglic, Evenepoel et Vingegaard, pour une grande partie de la saison. Si on ajoute l’indisponibilité de Van Aert après sa chute en Belgique, nous pouvons constater qu’avec seulement deux fantastiques rescapés, la saison va être très perturbée. Le plus problématique étant la blessure très sérieuse de Jonas.

On se dirige donc vers un doublé Giro-Tour de France de Pogacar et des numéros solitaires de Van der Poel sur les courses d’un jour, loin des empoignades promises en début d’année. À moins qu’un ou plusieurs miracles accélèrent les guérisons. Quand on voit le spectaculaire retour du colombien Bernal après une effroyable chute, on se dit que ces grands champions ont des ressources très supérieures à celles du commun des mortels. Alors Jonas, Remco, Primoz et Wout au départ du Tout de France et à l’arrivée… à Nice ? Why not !

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Mon 268e mariage est mon 1er mariage pour tous

Ce 23 mars 2024 à 11 h 30, c’est avec fierté que j’ai procédé à mon premier mariage pour tous avec l’union de Christine et Héléna. C’est que ma frustration était grande : militant de la première heure, il a fallu que je patiente jusque là pour vivre de l’intérieur la concrétisation de la loi de 2012. On peut en juger en suivant mon parcours au service de cette cause.

C’est ainsi qu’ en 1988 aux élections législatives, j’étais un des rares candidats en France à avoir intégré dans sa profession de foi, le C.U.C. (Contrat d’Union Civile) qui n’était même pas au programme du parti que je représentais (PS). Puis en 1999, de pétitions en manifestations, je me suis mobilisé avec ardeur pour le PACS, une proposition de loi qui a fracturé la société française de l’époque. De 2001 à 2008, en tant que chef de l’opposition municipale, je demandais régulièrement et publiquement au maire de signer des certificats de concubinage.

En 2012, j’ai bien sûr ardemment milité pour la loi du mariage pour tous mais les hasards de ma vie politique ont fait que je n’étais plus conseiller municipal à l’époque et donc dans l’impossibilité de procéder à des mariages. Par contre, à partir de 2014, Dominique, devenue conseillère municipale, a célébré deux mariages pour tous. Redevenu conseiller municipal à partir de 2020, j’ai procédé à 123 mariages avant cette cérémonie du 23 mars et le bonheur d’unir Christine et Héléna.

Notons que la même semaine j’ai également marié Marlène et Niels, Victor et Julia, Marie-Paule et Djamel, Tatiana l’Ukrainienne de Kharkiv avec Christophe et Ilir et Marsilda, Albanais désormais Niçois.

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Une deuxième semaine enchantée pour Maria

Dès jeudi, l’équipe de Maria et le kiosque à musique s’est remobilisée pour la cinquième étape de la séquence (en fait la 14e édition de la pièce si on tient compte de la première version il y a 5 ans).

Vendredi, c’est notre Antoine-Basile Deneire, par ailleurs élève du Conservatoire de Nice, qui a dû gérer la pression devant une salle comble où se trouvaient Olivier Baert et Samia Metina, ses deux professeurs. Si on ajoute que Noëlle Perna était ce soir-là au premier rang, on ne peut que féliciter le jeune comédien pour avoir brillamment relevé le défi.

Samedi, ce fut une rencontre « historique » puisque Bernard Gaignier, le metteur en scène (et acteur) de la première version était là, en compagnie de Didier Veschi l’un des acteurs de l’époque. L’occasion d’un bel échange entre Bernard et Jean-Christophe Vecchi, les deux Antoine de la maturité, ainsi qu’entre Didier (qui avait joué deux rôles) et ses successeurs François Lahaye et Gérard Arfi.

Dimanche, devant un salle bondée, ce fut l’occasion de rendre hommage à Melody Boy, la talentueuse auteure de notre affiche. L’opportunité aussi de raconter la véritable histoire de Maria. Avant-guerre, mes grands-parents maternels, qui habitaient un petit village de Bourgogne, avaient comme beaucoup de Français recueilli, après la défaite de la République, une jeune Espagnole. Elle s’appelait Maria et était, comme dans la pièce, originaire de Lérida, Après quelques mois, elle a voulu retrouver les siens restés en Espagne et plus jamais on n’eut de ses nouvelles.

Au titre des nouveaux publics, notons que nous avons reçu des élèves FLE de la fac de Lettres ainsi que des groupes du foyer de l’enfance et de l’association Amica.

L’auteur est d’autant plus comblé par la réussite de la séquence qu’une dizaine de spectateurs-trices de tous âges lui ont avoué avoir versé au moins une larme. Si on ajoute les pudiques et les timides qui ne m’ont rien dit, cela fait beaucoup d’émotion. Une émotion à mettre au crédit d’une Émilie Boudet en état de grâce et de tous ses partenaires.Sans oublier bien sûr la mise en scène de Fabienne Colson, secondée par Pascal Paolini, unanimement louée.

Un auteur juste un peu frustré car la réplique culte de la séquence n’est pas de lui mais de la comédienne Sophie Vecchi qui à chaque représentation a répondu « Le pôvre » à Antoine lorsque celui-ci informait sa belle famille de ses origines… auvergnates. Mais cette (très légère) frustration sera balayée par le Cuba libre lui aussi culte (n’est-ce pas Audrey ?) généreusement consommé au pot de fin de séquence.

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Les Nouveaux Publics au conseil municipal

Ce jeudi, dans la salle du conseil municipal où quelques jours auparavant j’expliquais République et Démocratie à des classes primaires très réceptives, j’ai eu la charge, après le vote du budget, d’évoquer notre politique des nouveaux publics culturels. Mon intervention :

28.1 et 29.2 : deux délibérations liées au développement des nouveaux publics culturels, une des trois missions de ma délégation avec le spectacle vivant et le cinéma.Un développement qui est en fait Monsieur le Maire, chers collègues, l’ADN de notre politique culturelle.

28.1: il s’agit d’approuver une convention de partenariat entre l’association Galice et les équipements culturels de la direction de la création artistique dirigée avec énergie et doigté par Bénédicte Zucarelli. Il s’agit de permettre à un public éloigné de la culture de pouvoir bénéficier d’un accès privilégié à des événements culturels dans la logique de développement des publics.

28.2 : Il est proposé au conseil municipal, toujours dans le cadre du développement des nouveaux publics, d’approuver une convention de partenariat à intervenir entre l’Université et – là aussi – avec la direction de la Création artistique, pour un événement Jazz au parc Valrose et un concert doublé d’une exposition au 109. N’oublions pas en effet – même si cela peut sembler paradoxal – que le milieu étudiant est un réservoir très important de « nouveaux publics ». Je peux l’affirmer en m’appuyant sur mon expérience de prof à l’Université.

Ces deux délibérations ne sont que deux nouvelles manifestations de notre volonté d’agir à travers une véritable politique des publics. En effet, nous sommes persuadés que la culture n’est pas un simple divertissement mais une chance pour chacun d’être plus libre, plus autonome et finalement plus heureux. C’est pourquoi nous voulons que le plus grand nombre d’habitants de Nice bénéficie de ce qui un véritable droit de l’Homme : l’accès à la culture.

Pour cela, votre municipalité fait beaucoup, Monsieur le Maire : le 100% Culture à l’école, les 20% de nouveaux publics à l’Opéra, un festival de Théâtre centré sur les néo-spectateurs, des musées submergés par des publics sans cesse renouvelés comme l’a démontré il y a quelques semaines le succès éclatant de Mars aux Musées 2024 (je rends hommage à cette occasion à l’équipe étudiante dirigée par Clémentine Nacache). On peut citer aussi les médiations de la cinémathèque devant des centaines d’écoliers, les actions multiples de la BMVR et de notre réseau de bibliothèque sans oublier notre Conservatoire dont c’est la vocation première . Bien sûr cette liste est loin d’être exhaustive.

Avec l’aide de mes collègues élus de la culture et de la DGA, désormais pilotée par le très expérimenté Stéphane Morabito, je suis en train – sur la base de ma délégation aux nouveaux publics – de faire la synthèse de ces multiples actions propres à créer du désir culturel chez nos concitoyens.

Ce travail démontrera, j’en suis persuadé, la profonde originalité de notre action. Ainsi nous pourrons revendiquer avec une parfaite légitimité le slogan suivant :

NICE, LA VILLE OÙ LA CULTURE AIME LES NOUVEAUX PUBLICS.

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La mi-temps de Maria

Dimanche en fin d’après midi, à la fin de la quatrième représentation, Maria était exactement à la mi-temps de sa reprise puisque quatre représentations sont programmées en deuxième semaine. L’occasion de faire un premier bilan. Avec de très nombreux retours enthousiastes, la séquence se solde incontestablement par un beau succès. La mise en scène de Fabienne Colson est plébiscitée, le décor de Jean-Christophe Vecchi très admiré et l’interprétation unanimement saluée. Des points communs avec la séquence mise en scène par Bernard Gaignier il y a cinq ans.

Mais la particularité de cette reprise est l’émotion qu’elle suscite. Après chaque représentation tel ou telle me confient avoir eu les yeux embués – voire plus – à la fin de la représentation. La mise en scène onirique de Fabienne en est certainement la cause mais peut-être que le climat géo-politique rend plus sensible aux leçons de l’Histoire dont Maria et le kiosque à musique est une illustration. Dédier la séance de dimanche aux amies ukrainiennes présentes dans la salle avait donc un sens.

Quoiqu’il en soit, Maria-Émilie Boudet vous attend de pied ferme avec ses trois Antoine (Basile Deneire. Michel Ausseil et Jean-Christophe Vecchi) JEUDI 11 à 20 H, VENDREDI 12 et SAMEDI 13 à 21 H et DIMANCHE 14 à 17 H.

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Le nouveau rendez-vous de Maria au kiosque à musique

Fabienne Colson et Patrick Mottard entourant l’affiche de Melody

Il y a cinq ans au théâtre de la Cité et à celui de l’Eau Vive, la compagnie des Affranchis jouait ma quatrième pièce Maria et le kiosque à musique. Une dizaine de représentations à guichet fermé pour une pièce plutôt difficile à mettre en scène. À l’époque, Bernard Gaignier avait réussi à adapter le destin singulier d’Antoine.

Ce jeune Niçois rencontre Maria, une Espagnole, à Nice dans l’euphorie du Front Populaire. Deux ans plus tard, la jeune femme va mettre Antoine en demeure de la suivre en Espagne pour se battre dans les rangs des républicains espagnols : va-t-il accepter ? En fait la pièce est bâtie sur une double histoire : celle où Antoine accompagne Maria dans le delta de l’Ebre et celle où, ne se rendant pas au rendez-vous du kiosque à musique pour rejoindre l’Espagne, il fera sa vie à Nice, de l’Occupation à Mai 68. C’est précisement pendant ces événements que va se produire un miracle.

Quand Fabienne Colson a accepté de mettre en scène à nouveau la pièce, elle se trouvait face à un sacré défi : imaginer une mise en scène pour cette histoire au découpage plus cinématographique que théâtral et faire en sorte que ce travail se démarque de celui, réussi, de Bernard Gaignier. Eh bien, depuis la première, hier soir, on peut dire que le pari est réussi.

Dans le joli décor de Jean-Christophe Vecchi, on découvre un spectacle plus onirique et peut être plus intemporel que le précédent. On peut saluer également une grande fluidité entre les innombrables scènes de l’histoire qui sont aussi autant de scènes de l’Histoire. Mais bien sûr cette mise en scène unanimement saluée par le public (de connaisseurs) à la fin de la représentation s’appuie sur une distribution qui n’a d’amateur que le statut juridique. Emilie Boudet est une Maria qui joue, chante et siffle sa passion et sa rage avec une énergie incroyable. Qui plus est, Emilie la lusophone (elle est franco-brésilienne) est ici une ibérique d’une grande crédibilité. Son Antoine, Basile Deneire, élève de Samia Metina au Conservatoire de Nice est un Antoine immature à souhait au milieu de cette histoire d’amour qui le dépasse (Samia, je pense qu’on va le garder…). Michel Ausseil et Jean-Christophe Vecchi sont les jumeaux de l’automne de la vie d’Antoine : ils arrivent à faire adhérer au fantastique de la situation en nous faisant croire à cette opposition de personnalités qui, au final, n’est qu’un faux-semblant. Sabrina Paillé, en narratrice, cherche et capte avec succès la complicité du public, François Lahaye campe un stalinien-étalon qui mériterait le pavillon de Breteuil à Sèvres, Sophie Vecchi (ah ce regard !) et Gérard Arfi, drôles et inquiétants sont les parents toxiques d’une Émilie dont Audrey Brugière a bien su traduire l’ambivalence (une nunuche qui a des velléités d’émancipation). Si on ajoute l’impeccable régie de Nicole Abourached, on peut féliciter toute l’équipe – qui a aussi bénéficié des précieux conseils du comédien (et super copain) Pascal Paolini – pour cette belle réussite.

Quant à l’auteur, il fait un constat confortable. Deux troupes et deux mises en scène pouvant produire deux spectacles très différents sur la base d’un seul texte, pourquoi se fatiguer ? Je vais réduire ma cadence d’écriture.

PROCHAINES REPRÉSENTATIONS AU THÉÂTRE DE L’EAU VIVE

Vendredi 5 avril et samedi 6 à 21 h, dimanche 7 à 17 h, jeudi 11 à 20 h, vendredi 12 et samedi 13 à 21 h, dimanche 14 à 17 h.

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Le triomphe du cinéma italien à l’Espace Magnan

Après quinze jours de Festival et la vision pour ma part de six des films en compétition, c’est en tant que représentant du maire que j’ai pris la parole lors de la soirée de clôture de la 38e édition des « Journées du cinéma italien » à l’Espace Magnan, en présence du chaleureux Consul d’Italie, Emilio Lolli. Une tâche agréable puisqu’il s’agissait de célébrer l’extraordinaire réussite de la manifestation (7300 spectateurs dont beaucoup de « nouveaux publics » et un taux de remplissage de 90%) qui traduit le désir du public niçois d’avoir beaucoup plus de cinéma italien dans les salles obscures. Bravissimo à la programmatrice Marie-France Leccia pour ce sans faute.

Un tel succès m’a permis une conclusion en forme d’hommage à Michelangelo, Federico et Nanni : « Pas d’ECLIPSE pour le cinéma italien, L’AVVENTURA continue et LA NAVE VA vers UN AVENIR RADIEUX. »

Quelques mots sur les six films visionnés.

TI MANGIO IL CUORE de Pippo Mezzapesa

Le film d’ouverture dans de somptueux décors naturels en noir et blanc du promontoire de Gargano raconte l’histoire de Rosa di Fiore qui fut dans les années 60 la première fille repentie de la mafia.

PRIMADONA de Marta Savina

En Sicile dans les années 60, l’histoire vraie de Franca Viola qui a refusé de se faire épouser par son kidnappeur-violeur comme la loi de l’époque le favorisait.

RAPITO-L’ENLÈVEMENT de Marco Bellochio

Ayant vu le film au Festival de Cannes 2023 en voilà la petite critique écrite sur ce blog à l’époque :

Cette année, trois films italiens sont programmés en sélection : du travail en perspective pour Marie-France la programmatrice du Festival du Cinéma Italien de l’Espace Magnan. Le premier est donc de Marco Bellochio, un des rares survivants de l’âge d’Or du cinéma transalpin (83 ans au compteur !)

Ce film historique évoque l’affaire Mortara du nom d’un enfant juif de 7 ans enlevé à sa famille en 1858 par les sbires de Pie IX sous prétexte qu’il aurait été baptisé catholique en catimini par une servante aux motivations incertaines. De facture classique, le film est une réussite et cela d’abord pour des raisons de fond. Il rappelle que l’antisémitisme chrétien et singulièrement catholique a été le détonateur de cette malédiction si bien décrite dans Les mémoires d’Abraham de Malek Halter.

Pour autant, le film n’est pas une simple reconstitution d’un fait historique signifiant mais la narration d’une histoire palpitante avec de nombreux retournements de situation et des personnages souvent plus complexes que leur positionnement sur l’échiquier social. Un beau 14.

Trois autres films moins… repentants !

GRAZIE RAGAZZI de Riccardo Milani

Un acteur au chômage accepte de former un groupe de détenus au théâtre. Un beau rôle pour Antonio Albanese dans ce film qui donne une furieuse envie de relire En attendant Godot.

LA BELLA ESTATE de Laura Luchetti

Une adaptation très libre du roman du grand Cesare Pavese. Une jeune fille quitte la campagne et plonge dans la bohème des milieux artistiques.

IL SOL DELL’ AVVENIRE de Nanni Moretti

le dernier Moretti que j’ai également vu à Cannes cette année d’où cette petite critique écrite à chaud au mois de mai :

Giovanni, cinéaste renommé, tourne un film politique sur les années 50 et le Parti communiste italien. Mais rien ne se passe normalement que ce soit sur le lieu de tournage, dans sa vie de couple, dans ses relations avec sa fille. Tout semble jouer contre lui. Sans y croire vraiment, il va adopter une attitude positive sensée conduire son monde et même le Monde vers un avenir radieux. Du Moretti pur sucre avec cet humour-politesse du désespoir, des dialogues décalés et parfois absurdes, une passion contrariée du Politique et cette mélancolie parfois interrompue par des moments de grâce souvent initiés par des chansons populaires. 

Pour ce film qui apporte à la construction de l’univers « morettien » une de ses plus belles pierres, pourquoi pas l’avenir radieux de la palme d’Or ? Pour ma part, ce sera un 17.

PS : pour le Prix j’avais bien sûr opté pour le Moretti, Dominique, quant à elle, avait choisi Grazie Ragazzi. Que croyez vous qu’il se passa ?

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La Victorine, star du conseil municipal

Au-delà du D.O.B., la délibération phare du conseil municipal de ce mercredi fut le vote sur le contrat de délégation des studios de la Victorine, ce qui sera pour moi l’occasion de contextualiser cet événement considérable qui va dynamiser l’image et l’économie de notre cité.

Monsieur le Maire, chers collègues,

Il est important d’insister sur le fait que la concession de la Victorine n’est pas une opération isolée mais un élément – certes important, très important – mais un élément seulement de cette politique du cinéma ambitieuse que vous voulez pour notre ville, Monsieur le Maire.

Bien sûr nous ne pouvons pas ne pas constater que la conjoncture économique est très favorable aux activités de production cinématographique. Avec l’arrivée des plateformes comme Netflix, les studios d’Europe occidentale ont retrouvé force et vigueur. Là où on allait au moindre coût en Bulgarie ou en République tchèque, on revient en Angleterre et en France.

Encore fallait-il surfer avec talent sur cette vague. Et nous savons que plus la vague est forte et plus le pilotage du surf est délicat. En s’appuyant sur votre volontarisme politique, Monsieur le Maire, les équipes municipales : Direction du Cinéma et le bureau d’Accueil et de Promotion des Tournages de la ville de Nice, ont réalisé des exploits. Je rêve d’articles et de reportages mettant en lumière ces héros de l’ombre. Grâce à eux, nous sommes passés de 300 jours de tournage en 2021 à 600 jours l’an dernier et nous sommes sur une dynamique de 1000 pour 2024 !

Ce dynamisme et ce savoir faire n’a pas échappé au jury de professionnels réunis par le Ministère de la Culture qui a fait des studios de la Victorine un des principaux un des principaux bénéficiaires de l’aide exceptionnelle du plan La Fabrique de l’image.

Le contrat qu’il nous est demandé d’approuver aujourd’hui est la conséquence logique de tout cela pour aller plus loin et plus fort. En confiant la gouvernance des studios à des professionnels de haut niveau prêts à s’investir et à investir massivement, la politique du cinéma de la ville va passer à la vitesse supérieure. Surtout si on considère le fait que les professionnels en question sont des spécialistes de la post production et des effets spéciaux, précisément le type d’activité qui dynamisera et modernisera l’image de la Victorine encore très associée à son faste passé, des Enfants du Paradis à La nuit américaine. Le délégataire, par exemple est en train de travailler sur un logiciel qui permettrait de tourner à la Victorine en effaçant la pollution sonore des avions décollant de l’aéroport voisin.

Mais cette concession n’est pas le signe d’un désengagement de la municipalité, elle est même la preuve du contraire. D’abord parce que la municipalité veillera sans a priori mais sans faiblesse à ce que les engagements pris dans le document juridique soient scrupuleusement respectés. Les engagements financiers bien sûr mais aussi ceux liés au développement équilibré du site entre les trois missions historiques du lieu : les tournages, la formation audiovisuelle et l’accueil d’Entreprises du secteur.

Par ailleurs, libéré de la gestion quotidienne des Studios, la Direction du Cinéma va structurer sa politique d’accueil des tournages au niveau métropolitain. En effet, la dimension métropolitaine associe de la mer à la montagne, des paysages de tournage exceptionnels avec des studios de pleine proximité : une situation que les producteurs nous ont dit chercher et trouver rarement.

Ajoutons à cela des techniciens locaux de qualité en nombre important, ayant une bonne connaissance du terrain, qui peuvent apporter leur savoir faire en se mettant au service des productions extérieures. L’occasion pour celles-ci de faire des économies substantielles tout en améliorant leur bilan carbone.

Il sera temps aussi, Monsieur le Maire, de réévaluer notre fond de soutien pour être encore plus attractifs. N’oublions pas en effet qu’un euro investi dans la production c’est (chiffres CNC) 6,50 euros de retombées directes et 1 euro de retombées touristiques. Une grosse production comme celle qui est actuellement en cours de réalisation à la Victorine, c’est économiquement autre chose qu’un congrès de dentistes. Je ne doute pas que l’adjoint aux finances qui fut mon prédécesseur dans la délégation du cinéma sera sensible à ces arguments.

Dans les années 60, les plus grands studios d’Europe étaient à Rome et s’appelaient Cinecittà. Gageons, Monsieur le Maire, chers collègues, qu’on parlera de Nicecitta comme capitale européenne du cinéma et des séries. Une belle aventure à vivre ensemble !

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MAM 2024 (4) : le feu d’artifice final !

Photo Dominique Boy-Mottard

La qualité de la soirée de clôture de MAM 2024 concoctée par Noémie Cilla était telle qu’on peut en effet parler d’un feu d’artifice artistique joyeux et à contre-courant. Mais en fin de soirée, ce fut un vrai feu d’artifice auquel a eu droit la foule qui avait envahi pour l’occasion l’établissement de Bertrand Roussel, ce directeur de musée auquel MAM doit tant. Sous la lune, au milieu des ruines, la compagnie Arteflammes nous a offert un spectacle pyrotehnique à la fois techniquement époustouflant et incroyablement poétique. Quel beau symbole que cet embrasement de Cemenelum pour clore un des plus beaux MAM depuis la création de la manifestation (foi d’ancien combattant ).

La soirée nous a réservé plein d’autres surprises avec une double performance de danse électro, de la réalité virtuelle, de la musique, des jeux et bien sûr, comme à chaque séquence, des médiations par de sympathiques étudiants de M 1 qui seront, n’en doutons pas, les MAM de 2025.

Bravo encore à l’équipe de Clémentine Nacache et en particulier aux étudiants de l’ombre qui, comme Arsh Iftikhar, ont mené à bien une mission essentielle (en l’occurence la gestion des bénévoles et des masterclass). Avec Marie-Pierre, Hélène et Linda, nous sommes trop fiers de vous !

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MAM (3) : Ben himself, superstar au Musée d’Art Naïf

Ben a fait un superbe cadeau aux étudiants de « Mars aux Musées » en s’invitant à leur séquence du Musée des Arts Naïfs qui lui rendait hommage. Entre deux performances d’éloquence de l’excellente association de débat niçoise, il est monté sur « son » ring dressé dans les jardins du musée pour son exposition et nous a régalé d’un discours à la Ben à la fois absurde et malin.

Frédérique Ghauri, qui a redonné ses lettres de noblesse au musée Jakovsky, était bien sûr ravie, elle qui a, avec son équipe, réussi à reprogrammer MAM après le report dû aux intempéries. Dans l’équipe des étudiants, c’est la discrète mais très efficace Élisa Leclercq qui avait la responsabilité de cette soirée extrêmement dense : médiations – je me suis retrouvé dans la « baignoire » de Ben (voir photo ci-dessus) -, projection décalée, oeuvre participative, personnalisation de vêtements, humour, défilé…

Les sourires d’Hélène Jacquart et de Linda Idjeraoui-Ravez n’ont toujours pas faibli : c’est le meilleur baromètre du succès de ce MAM 2024.

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